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Municipales : les communistes parisiens choisissent l'union avec les socialistes

Publié le par Daniel Sario

Les adhérents parisiens du PCF ont voté à 57% pour des listes communes avec le Parti socialiste dès le premier tour aux municipales à Paris. Une majorité moins nette que celle dégagée lors du vote du conseil départemental, preuve qu'il y a eu "un fort débat" chez les militants, a reconnu Igor Zamichiei, secrétaire de la fédération PCF de la capitale.

Au terme d'un vote de trois jours dans les sections d'arrondissement, 57% des près de 1200 votants ont coché cette première option, et 43% celle de l'autonomie avec les autres principales composantes du FG, a annoncé samedi soir lors d'une conférence de presse Igor Zamichiei. A ce choix de listes communes avec le PS, comme le stipulait le bulletin de vote soumis aux adhérents, était assorti un accord "Paris 2014-2020" avec les socialistes, prévoyant que 13 sièges soient réservés au PCF au Conseil de Paris (contre 8 aujourd'hui, sans compter les deux élus PG). L'accord inclut aussi des propositions chères aux communistes, comme leur objectif des "30% de logements sociaux à l'horizon 2030" -repris il y a quelques semaines par Anne Hidalgo-, la mise en place de la gratuité des premiers m3 d'eau sous condition de ressources ou encore "la programmation d'embauches nettes de personnels titulaires pour tout nouvel équipement public".

"C'est pour moi une immense joie et une très grande fierté. C'est un formidable message qui est adressé à toute la gauche parisienne", a réagi Anne Hidalgo samedi soir à l'annonce des résultats, rappelant les 13 années de gestion commune PS-PCF qui "ont profondément changé Paris". A l'inverse, Danielle Simonnet, qui est secrétaire nationale du PG, a regretté la décision des communistes, qualifiée d'"erreur politique". "Sans doute que le poids mis dans ce choix du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a été trop lourd pour permettre aux partisans communistes d'une liste Front de gauche de l'emporter", a-t-elle dit. Pierre Laurent avait publiquement pris position pour l'union avec le PS, quelques jours après le vote du conseil départemental du PCF validant à 67% cette option.

Après le vote des dirigeants parisiens du PCF, rendu public le 9 octobre, Eric Coquerel, du Parti de gauche, avait affirmé que "l'avenir du Front de gauche est en cause". Jean-Luc Mélenchon, coprésident du PG, avait déploré "un exemple désastreux". Ces derniers jours, sur fond d'affaire Leonarda, les proches de Jean-Luc Mélenchon avaient continué d'attiser la colère d'une partie de la gauche contre le gouvernement et ses "amis" comme Mme Hidalgo. "Alors que la jeunesse se lève contre les conséquences inhumaines de la politique de Manuel Valls, est-il possible concrètement de faire des listes communes avec ses amis à Paris ?", a demandé vendredi sur son blog Alexis Corbière, un des deux conseillers de Paris du PG avec Danièlle Simonnet.

Pour Ian Brossat, chef de file des communistes parisiens, qui siège aux cotés de Alexis Corbière et de Danielle Simonnet au Conseil de Paris, l'affaire Leonarda n'aura finalement pas eu tellement d'incidence sur le vote. En revanche "les propos tenus par les responsables du Parti de gauche ces dernières semaines ont contribué à braquer les communistes", analysait-il samedi soir. Pourquoi le choix de l'union avec le PS? "Si on veut faire un rassemblement majoritaire, il n'y a personne à exclure et actuellement l'attitude du Parti de gauche c'est plutôt l'exclusion", a répondu Gérard Pellois, adhérent de la section PCF du XIXe. "L'alliance avec le PS, moi je considère aussi que c'est un front de gauche", a ajouté cet employé de banque à la retraite.

 

Vote des militants communistes à Paris pour les élections municipales

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