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Grèce : Syriza proche de la majorité absolue

Publié le par Daniel Sario

Grèce : Syriza proche de la majorité absolue
La victoire du parti de la gauche radicale Syriza aux élections législatives de dimanche en Grèce est désormais assurée, seule la question de la majorité absolue au Parlement est encore en jeu. Après décompte d'environ 92 % des suffrages, Syriza obtient 36,3 % des voix, soit 149 sièges, la majorité absolue se situant à 151 sièges.

Syriza arrive largement en tête des élections législatives avec entre 35,5% et 39,55% des suffrages, selon les sondages sortis des urnes. En deuxième position la Nouvelle démocratie, auquel appartient le Premier ministre conservateur Antonis Samaras, est crédité de 23 à 27%. Derrière, les néo-nazis d'Aube Dorée arriveraient en troisième position à 6,4 % - 8 %, à égalité avec les centristes du parti To Potami (la rivière). Viennent ensuite, le parti communiste (KKE) avec un score compris entre 4,7 % et 5,7 %, les sociaux-démocrates du Pasok auraient entre 4,2 % et 5,2 % et les Eurosceptiques de droite de l'ANEL (Grecs Indépendants) à 3,5 %-4,5 %. La parti de l'ancien premier ministre George Papandréou, Kinima, pourrait obtenir plus des 3 % nécessaires à l'entrée à la Vouli : son score est estimé entre 2,2 % et 3,2 %. En termes de sièges, Syriza pourrait obtenir entre 146 et 158 sièges. Il en faut 151 pour obtenir la majorité absolue. Nouvelle Démocratie obtiendrait de 65 à 75 sièges, Aube Dorée et To Potami, entre 17 et 22 sièges chacuns. Le KKE aurait entre 13 et 16 députés, le Pasok entre 12 et 15, ANEL entre 10 et 13, Kinima entre 0 et 8...

"Cela semble être une victoire historique" et c'est "un message qui n'affecte pas seulement les Grecs mais qui résonne dans toute l'Europe et apporte un soulagement", "elle envoie un message contre l'austérité et en faveur de la dignité et de la démocratie." a déclaré à la télévision Mega Panos Skourletis, le porte-parole de Syriza. La victoire a été saluée par une explosion de joie au kiosque de Syriza, en plein centre d'Athènes. Si les sondages se confirment, Alexis Tsipras, 40 ans, deviendra le plus jeune Premier ministre du pays depuis 150 ans. L'incertitude demeure sur le nombre d'élus que rassemblera la formation d'Alexis Tsipras et donc sur la possibilité pour Syriza de gouverner seul ou d'être contraint à des négociations pour conduire une coalition avec un ou plusieurs petits partis comme To Potami (centre), les socialistes du Pasok ou encore les Indépendants grecs (anti-austérité).

Quelque 9,8 millions d'électeurs étaient appelés à voter pour élire 300 députés. Le parti Syriza du député européen Alexis Tsipras, 40 ans, qui prône la fin de l'austérité, était le grand favori du scrutin. Alexis Tsipras souhaite relever le salaire minimum pour les Grecs, abolir certaines taxes pour les plus pauvres, obtenir des créanciers du pays qu'ils réduisent la dette de la Grèce… Tout en respectant les institutions européennes proprement dites, et en n'ayant aucune intention de faire sortir le pays de la zone euro, Alexis Tsipras a également fait comprendre qu'il ne se considérerait pas tenu par les exigences de la "troïka" des créanciers (FMI, UE et BCE).

Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français, président du Parti de la gauche européenne : « la victoire de Syriza ouvre la voie au changement en Europe ». "Avec la victoire de Syriza, le peuple grec vient de retrouver sa dignité et d'écrire une page historique. Déjouant toutes les pressions, les menaces et les tentatives de divisions, les Grecs se sont exprimés avec force pour affirmer leur souveraineté et montrer qu'il existe une autre voie en Europe que celle de la dictature des marchés et de l'austérité. Ils ont affirmé leur refus de l'extrême droite xénophobe et raciste, ils ont affirmé leur volonté d'une Grèce de justice sociale et de solidarité. La participation de 75 % et le score de Syriza, entre 37 et 39 % à cette heure, montrent un choix clair pour le pays et pour l'Europe.

La victoire de Syriza ouvre la voie du changement en Europe. François Hollande a raté le rendez-vous de l'histoire d'une réorientation de la construction européenne en 2012 ; l'espoir désormais vient d'Athènes. Le Parti communiste français appelle le peuple français et tous les Européens à soutenir le peuple grec et son gouvernement, et à se saisir de ce moment pour porter des solutions alternatives aux politiques nationales austéritaires et à la construction européenne actuelle. En France, c'est possible aussi. Toutes les forces anti austérité de gauche et écologiste doivent se rassembler pour construire une alternative politique sociale et écologique dans notre pays."

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