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Suicidés du travail : les députés communistes demandent la démission de Lombard et une commission d'enquête

Publié le par PcfBalaruc

Les députés communistes ont réclamé mardi la démission du PDG de France Télécom, Didier Lombard, au lendemain du 24e suicide chez l’opérateur en 18 mois, demandant par ailleurs la création d’une commission d’enquête parlementaire. D'autres voix s'élèvent à gauche tandis que la Cgt stigmatise "les objectifs inatteignables" que l'on réclame des salariés. Pour Xavier Bertrand, le secrétaire de l'UMP, la "démission de Lombard n'est pas le sujet".
"Après le nouveau suicide d’un salarié de France Télécom (…) le PDG et le directeur général doivent démissionner. Ces patrons qui vont jusqu’à parler de "mode du suicide" portent une lourde part de responsabilité dans la souffrance au travail source de tels drames", a déclaré le porte-parole des députés PCF, Roland Muzeau, dans un communiqué. "Le management à coup d'évaluation individuelle, d'objectifs inatteignables, de mobilité forcée, voilà ce qui est en cause", a-t-il ajouté.
Selon le député des Hauts-de-Seine, une commission d’enquête parlementaire "s’impose tout autant" : "en se retirant de l’entreprise pour ne plus détenir que 23% du capital, l’Etat a largement contribué à ces drames humains". "La commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale doit également être saisie en urgence du dossier". "Les mêmes maux provoquant les mêmes effets, la privatisation de La Poste conduirait à une concurrence tout aussi acharnée avec pour seul objectif les profits, au mépris total des salariés", a souligné Roland Muzeau.
Mais le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a estimé que le phénomène n'était pas spécifique à France Télécom et que la démission de Didier Lombard n'était "pas le sujet". Le P-DG de France Télécom, qui s'est rendu lundi en Haute-Savoie où s'est produit le drame, a annoncé la fin du principe de mobilité des cadres au niveau national, jusqu'à présent systématique tous les trois ans. L'homme de 51 ans qui s'est donné la mort lundi à Alby-sur-Chéran après avoir été muté mettait en cause les pratiques de l'entreprise dans une lettre laissée à son épouse.
"Quand il y a eu un trou dans les caisses de la Société générale, Nicolas Sarkozy a demandé à Daniel Bouton de partir. A France Télécom, on en est à 24 morts. C'est à l'Etat actionnaire de dire à (Didier) Lombard qu'il doit démissionner", a déclaré à Reuters le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon.
Pour Olivier Besancenot, "M. Lombard devrait avoir la décence soit de démissionner soit au moins de se taire et de ne pas faire les opérations de communication qu'il est en train de faire maintenant". "Aujourd'hui, il ne s'agit pas simplement de prendre des mesures partielles sur la mobilité (...), il faut s'attaquer à la cause de la mobilité, c'est-à-dire les suppressions d'emplois, les méthodes managériales", a dit le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) sur LCI.
Pour Bernard Thibault, les salariés à France Télécom et dans d'autres entreprises en France sont aujourd'hui "seuls". 
"Ce qui est en cause à France Télécom, comme dans beaucoup d'entreprises, c'est l'approche que l'on fait du travail et surtout du salarié, à qui l'on demande de plus en plus d'atteindre des objectifs inatteignables", a estimé le secrétaire général de la CGT sur RMC et BFM TV.
Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a déclaré que cette succession de drames lui inspirait "une leçon". "C'est que plus on transforme, plus il faut mettre les gens et l'humain au centre de la transformation", a-t-il expliqué. Soulignant ne pas avoir "de leçon à donner à France Télécom", le dirigeant de la SNCF, entreprise publique, a noté sur Europe 1 une différence avec le groupe de télécommunications : "On a une médecine d'entreprise".
Selon Europe 1, France Télécom s'apprête à ouvrir en Seine-Saint-Denis un immeuble de 32.000 mètres carrés de bureaaménagé spécialement pour prévenir les risques de suicides. La radio cite au nombre des aménagements des rehaussement de rambardes, des fenêtres condamnées. Ces 32.000 mètres carrés de bureaux sont situés à proximité du Stade de France, près de Paris.


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