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Des islamistes et l’Armée Syrienne Libre revendiquent l’attentat de Damas

Publié le par PcfBalaruc

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Le général Daoud Rajha, Ministre de la Défense syrien tué mercredi

Un attentat suicide à l’intérieur d’un bâtiment de la Sécurité nationale a tué ce mercredi matin le Ministre de la Défense de Bachar Al-Assad ainsi que son vice-ministre, également beau-frère du président syrien. Plusieurs hauts responsables ont été blessés, et deux groupes distincts ont revendiqué cet acte : le groupe islamiste Lioua al Islam, et les rebelles de l’Armée Syrienne Libre. Par Théo Maneval


rLe kamikaze a actionné sa ceinture d’explosifs à l’intérieur de la salle de réunion de ce bâtiment pourtant ultra-protégé du centre de Damas. Il a tué le général Daoud Rajha, Ministre de la Défense du président Bachar Al-Assad, son vice-ministre Assef Chawkat (l’un des principaux responsables de la sécurité dans le pays) et blessé le Ministre de l’Intérieur ainsi que le chef de la Sécurité nationale. Les généraux Rajha et Chawkat sont les deux plus hauts responsables syriens tués depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad en mars 2011, alors que deux entités revendiquent l’explosion.

Deux revendications distinctes. Le groupe Lioua al Islam (« la brigade de l’islam ») a tout d’abord indiqué sur sa page Facebook « avoir ciblé la cellule nommée la salle de contrôle de crise dans la capitale damascène », et l’un de ses porte-paroles a confirmé par téléphone cette revendication. Mais l’Armée Syrienne Libre (ASL), la branche armée de la révolution, s’est ensuite attribuée, elle aussi, la responsabilité de l’attentat : « Voici le volcan que nous évoquions », a déclaré son porte parole, le colonel Kassif Saadenine. « Et ce n’est que le début », a-t-il menacé. Difficile pour l’heure de savoir lequel des deux groupes est véritablement à l’origine de l’attaque, alors que les violences s’intensifient à Damas et dans ses alentours entre l’armée du régime et les rebelles.
Devant la paralysie des instances internationales et notamment l’absence de résolution aux Nations Unies, les révolutionnaires syriens ont en effet choisi la force : l’échec de la voie diplomatique à régler la crise a fait perdre beaucoup de crédit au Conseil National Syrien face aux combattants de l’Armée Syrienne Libre, qui a lancé dimanche la «bataille pour la libération de Damas». Jusqu’alors plutôt épargnée par les violences, la capitale syrienne est depuis le théâtre de combats sans précédent.

L’armée du régime «plus déterminée que jamais». L’armée de Bachar Al-Assad, dont plus de soixante soldats auraient été tués ces deux derniers jours selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (proche des rebelles), a réagi à l’attentat de ce matin. Dans un communiqué, elle se dit «plus déterminée que jamais» à mettre en échec «toutes les formes de terrorisme», ajoutant que «Quiconque pense pouvoir tordre le bras de la Syrie en ciblant certains commandants se fait des illusions». Sur le plan diplomatique, une nouvelle tentative de mettre fin aux violences se prépare, mais les probabilités qu’elle aboutisse sont faibles, voire nulles. Un vote doit avoir lieu dans les heures qui viennent sur un projet de résolution, présenté par les Européens et les Américains, prévoyant des sanctions contre le régime de Damas s’il continue d’utiliser des armes lourdes contre l’opposition. Mais la Russie a clairement annoncé qu’elle y opposerait son veto, enterrant ainsi le texte avant même son examen.

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