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L'ex-comptable des Bettencourt balance tout

Publié le par PcfBalaruc

liliane bettencourt

Dans un entretien exclusif accordé au journal Libération, Claire Thibout, l'ex-comptable des Bettencourt confirme la distribution d'enveloppes de billets à des personnalités politiques. Elle revient également sur les pressions qu'elle a subi depuis qu'elle a accepté de témoigner dans l'affaire Bettencourt.

Après avoir été entendue le 14 septembre dernier par le juge Jean-Michel Gentil à Bordeaux, Claire Thibout s'est confiée à Libération. Comptable du couple Bettencourt de 1995 à 2008, Claire Thibout confie avoir eu l'habitude de retirer des sommes en espèces pouvant atteindre 100 000 voire 150 000 euros. André Bettencourt recevait "les visites fréquentes de personnalités de droite dans l'hôtel particulier de Neuilly: Pierre Messmer, François Léotard, Renaud Donnedieu de Vabres…"  Elle dit avoir également vu Nicolas Sarkozy et son épouse Cécilia. Si elle ne va pas jusqu'à dire qu'ils étaient venus récupérer des enveloppes, Claire Thibout accable en revanche Eric Woerth. "Je n'ai jamais assisté à une remise d'espèces, sauf à celle de 50 000 euros que madame Bettencourt a remise à monsieur de Maistre suite à la demande qu'il m'avait faite pour Eric Woerth." L'ex-ministre du budget était en 2007 le trésorier de l'UMP et de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
"Tout s'est passé en janvier 2007, Patrice de Maistre [alors gestionnaire de la fortune Lilianne Bettencourt] m'a demandé 150 000 euros […] il m'a dit que cet argent était destiné à Eric Woerth". Claire Thibout refuse d'accéder à la demande avant de finalement remettre 50 000 euros à Mme Bettencourt pour qu'elle les donne à M. de Maistre: "Il voulait que l'enveloppe transite par elle pour ne pas avoir à signer de reçu". Devant la comptable, il aurait alors expliqué "brièvement" à la milliardaire que l'argent était pour M. Woerth, mais "Madame n'allait pas bien, elle n'a donc pas compris".
En juillet 2010, dans une interview donnée à Médiapart, Claire Thibout évoque les remises d'argent aux politiques. "Témoin, j'ai été traitée comme une accusée, j'ai eu l'impression de devenir l'ennemi public numéro un", raconte-t-elle. Elle dit avoir tiré de la manière dont on l'interrogeait l'impression que "des gens très hauts placés étaient à la manœuvre". Minée par l'affaire, Mme Thibout explique qu'elle ne trouve plus d'employeur souhaitant l'embaucher. "Mon mari, informaticien, avait fait des copies des enregistrements effectués par le maître d'hôtel […] la police lui a confisqué son matériel et ne lui a jamais restitué", gérant d'une société, il n'aurai pas pu bénéficier des allocations chômage. "Mes enfants aussi sont eux aussi très perturbés [..] notre vie est dévastée".

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