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Le Front de gauche profondément implanté sur la carte de France

Publié le par Daniel Sario

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11,10 % des voix sur le plan national, l’alliance dépasse les 14 % dans vingt départements et réalise de bons résultats dans de nombreuses régions et villes de l’Hexagone. Par Mina Kaci 

Christian Picquet le dit sans barguigner : «Objectivement, si l’on fait abstraction de ce que les sondages ont pu laisser espérer, le Front de gauche réalise un excellent score.» Les 11,10 % (soit 3 985 088 voix) que Jean-Luc Mélenchon a recueillis au premier tour de la présidentielle assurent à l’alliance d’être «une force politique durable», affirme le président de la coordination de campagne, porte-parole de la Gauche unitaire. Dans vingt départements de l’Hexagone , le Front de gauche obtient plus de 14 % des voix. À Paris, son candidat devient le troisième homme, avec 11,09 % des voix, loin devant Eva Joly (4,18 %). Il dépasse les 17 % dans des arrondissements populaires de la capitale, comme le 20e, et passe la barre des 15 % dans le 19e et le 18e. De même fait-il de bonnes performances dans de nombreuses communes gérées par des maires communistes dans le Val-de-Marne ou en Seine-Saint-Denis. Ainsi, il recueille 25,5 % à Ivry-sur-Seine ou 24,9 % à Bagnolet. Plus significative est la percée du Front de gauche dans des communes dirigées par des maires d’Europe Écologie-les Verts : Montreuil, gagnée en 2008 par Dominique Voynet. Ici, Eva Joly chute à 4,4 %, tandis que Jean-Luc Mélenchon grimpe à 24 %.


La carte de France dessine un Front de gauche bien implanté, particulièrement ancré en Île-de-France, dans le Sud-Ouest ou dans le Centre. Il est présent sur tout le territoire et réalise un score compris entre 11 et 14 % dans de très nombreux départements. «N’oublions jamais les images de la force de notre rassemblement», rappelait le candidat à ses partisans assemblés place Stalingrad dimanche soir. «Ne vous laissez plus jamais éparpiller, disperser. En une seule fois, nous sommes parvenus dans le peloton de tête», insistait-il. Pour Christian Picquet, «le vote en notre faveur est un vote d’adhésion à l’idée que la gauche doit gouverner contre les marchés financiers». Décortiquant les résultats, il note les bons scores dans les villes où s’est exprimée la «colère sociale contre la réforme des retraites et les fermetures d’entreprises», à l’image de Marseille ou de Toulouse. «Pour la première fois, cette colère a trouvé en notre alliance sa traduction sur le théâtre électoral», soutient le président de la coordination de campagne.

Le résultat du 22 avril confère au Front de gauche un rôle d’arbitre pour le second tour. Aussi, dès dimanche, à peine le vote dévoilé, Jean-Luc Mélenchon a marqué le coup en donnant rendez-vous à ses électeurs le 6 mai. Il n’y a aucune ambiguïté dans son appel à battre Nicolas Sarkozy, même s’il n’a pas prononcé le nom du candidat socialiste : «Je vous demande de vous mobiliser comme s’il s’agissait de me faire gagner moi-même l’élection présidentielle. Ne demandez rien en échange, seulement l’acte de votre conscience.» Quant à Christian Picquet, il souligne que, «si le programme de François Hollande est loin d’être à la hauteur des nécessités de l’heure, le bulletin à son nom sera, dans deux semaines, le moyen d’infliger à la droite la déroute qu’elle mérite». Tous les responsables se rejoignent sur cette question pour la bonne raison que l’éventuelle défaite de Nicolas Sarkozy sonnerait comme une claque infligée au monde de la finance qui sévit partout. Jean-Luc Mélenchon a rappelé, comme il l’a fait tout au long de sa campagne : «La bataille que nous menons n’est pas une bataille personnelle, ni même une bataille dans un seul pays. Il s’agit de retourner la table, de renverser la tendance qui, en Europe, maintient tous les peuples sous le joug de l’axe Sarkozy-Merkel. Il faut le briser en France.» Ainsi, dès ce matin, à l’issue de sa réunion, la coordination de campagne du Front de gauche lancera un «vibrant appel à la mobilisation, explique Christian Picquet. Au-delà des formes que cette mobilisation prendra, nous devons être aux avant-postes du mouvement qui s’est levé pour faire dégager Sarkozy ».

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