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Pour leurs salaires, les PDG du CAC40 ne lésinent pas

Publié le par Daniel Sario

 

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Michel Rollier, le gérant de Michelin, a vu son salaire augmenter de 505% en 2010.

Les  dirigeants des grandes entreprises vont se partager une enveloppe salariale globale en hausse de 24%.  Par  Thomas Lemahieux.

 

Mais non, tout ne va pas si mal dans le pays... Ils sont quarante hommes; ils se partagent 98,3 millions d'euros de salaires pour 2010 et, ah ça non, ils ne risquent pas de verser dans la sinistrose ambiante. A la tête du CAC40, tout augmente peut-être, mais surtout les salaires des PDG! Selon le recensement annuel effectué par les Echos, les cadors des grands groupes cotés à la Bourse de Paris mettent en application, à leur seul bénéfice, le principe ultralibéral le plus classique : peu importe le partage des richesses, ce qui compte, c'est la taille du gâteau! Ainsi, l'enveloppe salariale globale réservée aux quarante dirigeants du CAC40 enregistre une augmentation de 24% par rapport à 2009. Ce qui ne va pas manquer de faire grincer des dents dans ces boîtes, partout dans le pays, où les salariés tentent, par leurs débrayages d'arracher des hausses de salaires au moins égales à l'inflation.

Selon le classement des Echos qui, le détail à son importance, ne prend en compte ni les stock-options, ni les retraites chapeaux, ni les dividendes, la palme du patron le mieux payé du CAC40 revient à Michelin : Michel Rollier, le gérant de la société en commandite par actions, voit son revenu augmenter de 505% à 4,5 millions d'euros. Et pendant ce temps, alors que le bénéfice net du géant du pneumatique a été décuplé l'année dernière (1,05 milliard d'euros en 2010) et que le salaire uniquement variable de son dirigeant est directement indexé sur ces résultats, les "Bibs", ouvriers de fabrication, se bagarrent pour obtenir une augmentation au-delà du 1,4% proposé par la direction : d'après un calcul de la CGT, une augmentation de 350€ net par mois représenterait seulement 8,5 millions d'euros, cotisations salariales payées, soit 0,8% du bénéfice net et deux fois plus que le salaire du seul Michel Rollier.

Parmi les autres grands patrons qui peuvent avoir le sourire, on trouve Franck Riboud, PDG de Danone, à 4,4 millions d'euros (stable), Bernard Arnault, patron propriétaire de LVMH, avec 3,9 millions d'euros (+1%, mais c'est sans compter les dividendes), Jean-Paul Agon, directeur général de l'Oréal, à 3,8 millions d'euros (+13%). Englué dans la fausse affaire d'epionnage, Carlos Ghosn, le PDG de Renault-Nissan, renonce à ses bonus pour se limiter à son fixe de 1,2 millions d'euros, mais ses revenus confortables provenant de Nissan (entre 5 et 6 millions d'euros annuels) sont occultés. certains, comme Louis Gallois (EADS, 2,6 millions d'euros, +193%) s'en sortent mieux que bien. Les patrons des banques touchent des bonus différés pendant la crise : Baudouin Prot (BNP Paribasà est à 2,6 millions d'euros (+10%) et Frédéric Oudéa (Société générale) touche 2,3 millions d'"uros (+104%). Ici aussi la fête recommence comme si de rien n'était...

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