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Bernard Thibault : "on aura de la suite dans les idées"

Publié le par Olivier Mayer (Huma)



Le secrétaire général de la Cgt, Bernard Thibault, a accordé hier (jeudi) une interview au journal l'Humanité. Voici les grandes lignes de cet entretien. Olivier Mayer


555 licenciements à Total :  (...) Le président de la République a dit solennellement qu'on allait passer à un nouveau type de capitalisme, qu'il n'admettrait pas que des entreprise profitent de la situation pour prendre des mesures de restructuration injustifiables. Entre le discours et les actes, nous attendons confirmation de la volonté réelle des pouvoirs publics de pousser les entreprises à changer radicalement de logique économique.
La crise :  (...) Nous ne pensons pas qu'il suffira de remettre en route les établissements financiers, même avec un peu plus de règlementation et d'encadrement, pour que la machine économique reparte. Nous pensons qu'on est dans une crise systémique, celle d'un système économique qui a par trop favorisé le capital au détriment du travail. Et cela à une échelle internationale. Si on pense que la sortie de crise sera le moment où les banques joueront à nouveau leur rôle d'alimentation en crédit de l'économie, ou si on pense que la sortie de crise participe à redéfinir un certain nombre de paramètres qui doivent guider demain l'économie, l'horizon n'est pas le même.
La politique du gouvernement : (...) le chef de l'Etat dit qu'on est face à une crise sans précédent et dans le même temps il justifie des réformes conçues dans un tout autre contexte. Personne ne peut prétendre avoir "la" solution, et le président de la République devrait au moins accepter la contradiction et regarder de façon neuve les revendications du monde du travail : les bas salaires, la précarité dans l'emploi s'opposent au développement économique; la recherche de rentabilité se fait au détriment du développement durable et de la protection de l'environnement. Il ne serait pas anormal de rechercher de premières actions différentes de celles qui ont généré cette crise.
L'attitude du Medef : Le Medef a une attitude très rude et très fermée. (...) C'est une posture hors du temps au moment où une majorité de citoyens se posent des questions sur les mécanismes économiques, la finalité de l'entreprise, la mondialisation. Cette posture, si elle perdure, ne pourra que tendre le climat social.
Le mouvement dans les Antilles : L'Etat a contraint les Guadeloupéens à 45 jours de grève avant de discuter des revendications. Une part des revendications de l'ensemble des revendications est parallèle aux revendications de l'ensemble des salariés français. Mais il y a de fortes spécificités.
Le 19 mars et après? L'idéal serait de faire plus (le 19 mars que le 29 janvier), mais si on y parvenait au même niveau de mobilisation, ce serait déjà une grosse réussite. Ca voudrait dire que tout ce qui a été dit et fait depuis n'a pas fait reculer le mouvement. Et qu'il faut vraiment accepter de discuter de pistes alternatives. (...) Une réunion est prévue dès le lendemain du 19. Le gouvernement doit en être persuadé on aura de la suite dans les idées.
L'unité syndicale : Chacun à sa manière entend l'aspiration des salariés. (...) Et là l'unité se fait non sur du flou mais sur du contenu avec un texte de référence. Cette unité n'est pas un fardeau mais une condition de réussite du mouvement. Est-ce que ça ouvre une nouvelle phase des relations intersyndicales? On verra. (...) Ce sera un des axes de réflexion de notre congrès fin 2009.
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