Confirmation de 16.000 suppressions de postes dans l'Education nationale en 2010
Depuis 2007 et l'arrivée de Sarkozy au pouvoir, 49.400 postes ont été supprimés dans l'Education nationale.
L'Education nationale, qui reste le premier budget de l'Etat et emploie près de la moitié de ses agents, paiera le plus lourd tribut aux suppressions d'emplois en 2010, avec 16.000 postes en moins. Voilà qui en dit long sur la vision sarkozyste de l'avenir des jeunes et de l'école publique.
Dans le verbe, la philosophie générale est de "conduire le maximum d'élèves aux niveaux de compétence attendus", le budget fixant d'ici 2011 une cible de 66% d'une classe d'âge ayant le baccalauréat (taux atteint pour la première fois cette année, avec 66,4%). Autres objectifs: "accroître la réussite des élèves issus des catégories sociales les moins favorisées" et des enfants handicapés, et "employer le plus efficacement possible" les enseignants.
Dans les faits, et comme l'avait dévoilé fin juin Xavier Darcos, le prédécesseur de l'actuel ministre de l'Education nationale Luc Chatel, le nombre des départs en retraite non remplacés prévu dans le projet de budget 2010 est de 16.000, après 13.500 en 2009, 11.200 en 2008 et 8.700 en 2007. L'Education nationale emploie près d'un million d'agents publics et le budget de l'enseignement scolaire, le plus important de l'Etat, sera de 60,848 milliards d'euros en 2010 (+1,56%), mais en quatre ans, elle perd 49.400 postes, ce qui n'est certainement pas terminé.
"Si l'on compare ce que rapportent les suppressions de postes, environ 500 millions d'euros par an, et les mesures fiscales qui réduisent les recettes de l'Etat, par exemple 2,5 à 3 milliards pour la baisse de la TVA dans la restauration, c'est sans commune mesure", a-t-il fait valoir, déplorant qu'il n' y ait "jamais de débat sur l'efficacité comparée de ces choix".
En cette rentrée, syndicats d'enseignants et organisations du monde éducatif ont jugé que les suppressions de postes et moyens en cours dans l'Education avaient des effets négatifs: classes surchargées, manque de remplaçants, baisse de la scolarisation des moins de trois ans en maternelle, déficit de personnels accompagnant les enfants handicapés, problèmes d'affectations en lycées professionnels, insuffisance du recrutement de professeurs de sport handicapant la pratique de certaines disciplines dont la natation, etc. Ils ont aussi estimé qu'à partir de 2010 et surtout 2011, le boom démographique ayant débuté en 2000 se ferait sentir au collège et que les suppressions de postes en cours ne préparaient pas l'avenir.