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Bruxelles autorise la culture d'une pomme de terre OGM

Publié le par PcfBalaruc

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"Barroso ne raisonne qu'en termes de marchés et de relations commerciales", a souligné une source
au sein de la Commission. 

L'autorisation accordée au tubercule destiné à l'industrie et à l'alimentation animale de BASF est une première depuis le maïs de Monsanto en 1998.  Pour Greenpeace, la pomme de terre de BASF présente un risque dans la mesure où elle contient un gène de résistance à certains antibiotiques destinés aux traitement des infections aigües

La Commission européenne a autorisé la culture d'une pomme de terre OGM mise au point par BASF. Il s'agit du premier feu vert européen à la mise en culture d'un OGM depuis le maïs MON 810 de Monsanto, en 1998. "La Commission a adopté aujourd'hui deux décisions concernant la pomme de terre génétiquement modifiée Amflora : la première autorise la culture d'Amflora dans l'Union européenne à des fins industrielles et la seconde porte sur l'utilisation de produits dérivés de l'amidon d'Amflora en tant qu'aliments pour animaux", fait savoir un communiqué de l'instance européenne, tandis que BASF se réjouit d'une telle annonce "après treize années d'attente", en espérant que la décision marquera "une étape pour le développement de produits innovants qui permettront de soutenir une agriculture compétitive et durable en Europe".
Le tubercule conçu par la firme allemande est destiné à l'usage industriel pour son amidon et à l'alimentation animale. Il pourra être commercialisé dès cette année. Des conditions de culture strictes devront être respectées "afin d'éviter que des pommes de terre transgéniques ne soient laissées dans les champs après la récolte et que des graines d'Amflora ne soient répandues accidentellement dans l'environnement". La Commission européenne, à qui revenait la décision finale après que les Etats de l'Union européenne, n'auront pas réussi à se mettre d'accord, s'est appuyée sur le fait que l'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) a jugé que la pomme de terre ne posait pas de problème pour la santé. "La décision d'autorisation de culture de l'Amflora repose sur une somme considérable de connaissances scientifiques rigoureuses" fait valoir la Commission européenne.
Le féculent est renforcé en amylopectine, un composant de l'amidon utilisé par l'industrie pour fabriquer des textiles, du béton et du papier. Mais il contient aussi un gène marqueur de résistance aux antibiotiques, ce qui lui vaut d'être critiqué depuis longtemps par les défenseurs de l'environnement, ses derniers s'inquiétant des risques de dissémination du gène sur les autres plantes dans la nature. Les défenseurs de l'environnement estiment en outre que les avis de l'Efsa doivent être pris avec précaution : l'institution est au coeur d'une polémique après l'embauche de son ancienne directrice du département OGM, Suzy Renkens, par le groupe suisse Syngenta, présent dans le secteur des organismes génétiquement modifiés. 
La décision prise ce mardi est de nature à relancer le débat autour de l'innocuité des produits OGM en Europe. L'autorisation de culture du maïs génétiquement modifié MON 810 de Monsanto, est arrivée à échéance il y a deux ans et n'a pas encore à ce jour obtenu d'autorisation de renouvellement.
Les OGM sont un sujet extrêmement polémique dans l'Union européenne, en raison des craintes sur leurs effets possibles pour la santé et l'environnement. La législation européenne prévoit qu'une entreprise souhaitant mettre sur le marché un OGM doit au préalable avoir reçu le feu vert du Conseil des ministres de l'UE. Mais pour obtenir cette autorisation ou non, il faut que la décision soit prise à la majorité qualifiée sinon, il revient à la commission de trancher.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a profité du début de son deuxième mandat à Bruxelles pour clore le dossier de la pomme de terre de BASF qui avait empoisonné son premier mandat en suscitant la controverse. Son ancien commissaire à l'Environnement, le Grec Stavros Dimas, aujourd'hui parti, était opposé à un feu vert à la culture. Le dossier a été confié à présent au nouveau commissaire chargé de la Santé et de la protection des consommateurs, John Dalli, ce dernier soulignant que toutes les craintes en matière de santé avaient été "levées" par les études scientifiques et se déclarant favorable à une "innovation responsable" en matière de "technologies".
Pour Greenpeace, la pomme de terre de BASF présente un risque dans la mesure où elle contient un gène de résistance à certains antibiotiques destinés aux traitement des infections aigües ; l'association avait par ailleurs signalé que la première demande d'autorisation de BAS, soumise en août 1996, n'excluait pas que l'organisme puisse être utilisé ou présent dans l'alimentation. Bruxelles a également accepté aujourd'hui la commercialisation en Europe à des fins alimentaires de trois variétés de maïs transgéniques de la firme Monsanto, des dérivés du MON 863 et entamé "une réflexion sur la manière d'allier un système d'autorisation européen à la liberté de décision des Etats membres en ce qui concerne la culture des OGM". "Barroso ne raisonne qu'en termes de marchés et de relations commerciales", a souligné une source au sein de la Commission. "Il se fonde sur les avis scientifiques qui disent que ces OGM ne présentent pas de risques pour la santé, mais ne se préoccupe pas des possibles conséquences à long terme sur l'environnement".
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