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Chômeurs en fin de droits : l'épreuve de force continue entre le gouvernement et les syndicats

Publié le par PcfBalaruc

chômage

Le débat s'éternise, et les syndicats perdent patience face un gouvernement qui, à leur yeux, ne mesure pas la gravité de la situation. Alors que l'emploi salarié continue de se dégrader, rendant le marché du travail de plus en plus hermétique, aucun accord ne se dessine pour ceux qui, d'ici à quelques mois, ne percevront plus aucun revenu.  Par Rémi Barroux

Les réunions se succèdent, certes, mais le dossier n'avance pas. A l'issue de la séance de travail qui a réuni gouvernement, patronat et syndicats à Bercy, lundi 22 mars, ces derniers ont exprimé une déception unanime. Coincée entre le second tour de l'élection régionale, dimanche, et la mobilisation intersyndicale pour l'emploi, le pouvoir d'achat et les retraites de mardi, cette rencontre n'a débouché sur aucune proposition concrète pour les quelque 360.000 chômeurs qui arriveront en fin d'indemnisation cette année et ne disposeront plus d'aucun revenus. 
Depuis six mois, les rendez-vous se succèdent pourtant. Outre les solutions à mettre au point, le nombre même de personnes concernées fait débat. Une étude de la Direction générale du trésor et de la politique économique dresse le profil du million de chômeurs arrivant en fin de droits en 2010. Selon ces travaux, les deux tiers devraient passer à d'autres revenus : 90 000 pourraient escompter une reprise d'activité, 60 000 une activité réduite, 420 000 une prise en charge par la solidarité nationale via l'allocation de solidarité spécifique (ASS) ou le revenu de solidarité active (RSA) et 10 000 une pension de retraite. 
Guerre du nombre. Resteraient donc 360.000 personnes qui basculeraient dans "une situation non connue" de Pôle emploi. Pour le gouvernement, 250.000 d'entre elles pourraient bénéficier d'un revenu via un conjoint, quand une partie passerait au RSA. Ce qui, selon le gouvernement, ne laisserait officiellement "que" 145.000 chômeurs en fin de droits sans solution. Soit 2,5 fois moins que les évaluations syndicales qui plaident elles la cause de 360.000 personnes. 
A cette guerre du nombre, s'ajoute un désaccord sur les solutions. Chaque camp a campé sur ses positions durant les deux heures trente de réunion. Les syndicats ont réitéré leur demande d'"une allocation spécifique de crise" aux sans revenus ; le gouvernement avance, lui, des mesures d'"activation". C'est à dire une offre de formations professionnelles et de contrats aidés. Ce qu'avait annoncé Nicolas Sarkozy, lors du sommet social du 15 février. "Cette réunion n'avait pas vocation à être conclusive, et nous avons étudié dans le détail des éléments qualitatifs sur les publics visés, les mesures à mettre en place et leur efficacité potentielle, se défend François-Xavier Selleret, directeur de cabinet du secrétaire d'Etat à l'emploi, Laurent Wauquiez. Il fallait disposer d'un bilan précis des actions de formation déjà mises en place par Pôle emploi et d'un bilan des différents contrats aidés, quelque 400 000 contrats souscrits en 2009." 
Pour l'heure, le gouvernement ne répond pas à la demande réitérée d'une allocation spécifique pour la durée de la crise, qui prendrait le relais de l'indemnisation. "Le choix du gouvernement est de favoriser le retour à l'emploi par des mesures actives", répète Fançois-Xavier Selleret. Et il n'est pas question d'une nouvelle allocation, pas plus que d'assouplir les conditions d'admission au RSA, une autre demande syndicale. D'ici à la fin de la semaine prochaine, Bercy s'est engagé à prendre contact avec l'Association des régions de France, qui pilotent l'essentiel des politiques de formation, pour cibler les actions en direction des "fin de droits". Une nouvelle réunion avec les partenaires sociaux devrait alors se tenir. "Cela fait six mois que nous disons que c'est urgent : si rien de concret n'est proposé, menace M. Lardy (FO) , nous claquerons la porte." 

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