Après avoir repoussé massivement l'idée d'une autonomie accrue le 10 janvier lors d'un premier référendum organisé à la demande d'élus locaux, les électeurs de Guyane et de Martinique ont dit
oui, dimanche, à une "collectivité unique" , c'est à dire la refonte du département et de la région en une seule entité. En Guyane, le oui l'a emporté par 57,48%, mais le taux de participation
n'a été que de 27,44%, contre 48,2% le 10 janvier. Moins de 10.000 voix ont fait passer la collectivité unique. En Martinique, le oui l'a emporté par 68,3%, avec un taux de participation de
35,81%, contre 55,3% deux semaines plus tôt. La Guyane et la Martinique ont donc approuvé «la création d'une collectivité unique exerçant les compétences dévolues au département et à la région,
tout en demeurant régie par l'article 73 de la Constitution». Ainsi, désormais, au lieu d'être gérées par un conseil régional et un conseil général, ces régions mono-départementales seront
bientôt dirigées par une seule collectivité.
En avance sur la métropole. Nicolas Sarkozy a salué lundi «ce choix, qui place la Guyane et la Martinique en avance sur la métropole, allant un pas plus loin que la réforme des
collectivités locales actuellement en examen au Parlement». A la différence du premier scrutin, cette seconde consultation avait été décidée par le gouvernement, qui souhaitait mettre fin
aux chevauchements de compétences et dépenses inutiles entraînés par les deux structures depuis 1982.La collectivité unique devrait voir le jour dans les deux ans. Une loi ordinaire, dont le
texte pourrait être étudié début 2011, devra arrêter la composition de la nouvelle assemblée ainsi que le nombre d'élus. En attendant, Guyane et Martinique, (aujourd'hui à la fois départements et
régions d'outre-mer), vont devenir chacune une «collectivité départementale et régionale» d'outre-mer, première du genre, en attendant une appellation définitive. Comme pour le référendum du 10
janvier, la consultation ne concerne ni la Réunion, ni la Guadeloupe. A la Réunion, les élus n'ont pas demandé majoritairement une collectivité unique. En Guadeloupe, les élus, destabilisés
par la crise sociale de 2009, ont reporté à 2011 une éventuelle demande d'évolution institutionnelle.