François dans les pas de Fillon
François Fillon a dit "assumer" le bilan de son gouvernement depuis 2007 et assuré que "l'élan de la réforme" était "intact",
mercredi lors de son discours de politique générale à l'Assemblée.
La "rigueur budgétaire pour réduire nos déficits" : ceux qui attendaient du gouvernement Fillon III le signe d'un infléchissement plus social de Sarkozy en seront pour leurs frais. En
prononçant devant les députés son discours de politique générale, le premier ministre reconduit dans ses fonctions reconduit la politique passée. "De quoi devrions-nous rougir" a-t-il
dit pour résumer son bilan.Pourtant, le premier ministre a dit s'attendre à une croissance "supérieure à 1,5%" en 2010 et a jugé la prévision d'une croissance à 2% l'an prochain "à
portée" de l'économie française. De son côté l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a tempéré les espoirs du gouvernement et a revu la semaine dernière à la
baisse ses prévisions de croissance pour la France : elle s'attend tout de même à une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,6% en 2010. Mais pour 2011, elle table sur un taux de croissance
similaire de 1,6%, très en-dessous des prévisions françaises.Il a aussi plaidé mercredi pour un "nouveau réformisme social", qui passera notamment, selon lui, par la refonte des "règles de la
représentativité patronale", que plusieurs syndicats et patronats appellent de leurs voeux.
Une loi votée en août 2008 a réformé la représentativité syndicale. Selon cette loi, un syndicat doit notamment obtenir au moins 10% des voix aux élections des représentants aux
comités d'établissement pour être considéré comme représentatif et négocier des accords. Cette loi "amorce un changement du paysage syndical", a estimé François Fillon dans son discours
de politique générale devant les députés. "Ce sera la clé d'un nouveau réformisme social", a-t-il ajouté. Mais jusqu'à présent, le Medef, qui se dispute avec la confédération générale
des petites et moyennes entreprises (CGPME) la représentativité des PME, s'est montré peu pressé d'aborder cette question.
François Fillon a déclaré mercredi devant les députés que la concertation nationale sur la dépendance, déjà annoncée par Nicolas Sarkozy, serait élargie à toute la protection sociale, citant
notamment la régulation des dépenses de santé. De quoi présager d'un nouveau tour de vis en matière de remboursement des soins.