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La viticulture méridionale appelle à l'aide

Publié le par PcfBalaruc


 

Le plan d'urgence pour l'agriculture n'est pas adapté aux exploitations viticoles. "Ruinés" et désespérés, les vignerons du Midi veulent une aide à l'hectare. Ils manifestaient  mercredi à Montpellier. Par Valérie Landrieu

Alors que de nouvelles tensions se profilent entre producteurs et industriels sur la question des prix du lait, après quelques semaines, à peine, d'accalmie, c'est une autre production agricole qui veut, une fois encore, cet après-midi, attirer l'attention des Pouvoirs publics sur ses difficultés : la viticulture du sud de la France. La manifestation qui se tiendra à Montpellier, à 15 heures, à l'appel du syndicat des Vignerons du Midi * s'inscrit dans un contexte de baisse des cours du vin depuis 5 ans - particulièrement notable ces deux dernières années -, de baisse des vendanges, de baisse des volumes commercialisés, et de hausse des charges. Conséquence : "Des vignerons ruinés qui ne pourront même pas passer le relais à leurs enfants" ... et un désespoir palpable.
La voix blanche en dépit de son accent méridional, Philippe Vergnes, le président du syndicat des Vignerons du Midi, explique : "Un rassemblement viticole n'est jamais une partie de plaisir...Les paroles de Nicolas Sarkozy sur l'attachement à la terre ne nous ont pas déplu mais après les discours, il faut des actes forts ! Surtout, le plan d'urgence qui a été annoncé pour l'agriculture n'est pas adapté à la viticulture : les mesures s'appuient sur une baisse des revenus de 20%... Ce qui est loin d'être notre cas puisque, pour notre métier, les chiffres officiels font apparaître une baisse moyenne de 70%, avec des pics à -88% dans l'Aude, -85% dans l'Hérault ou -76% dans le Gard ! Nous avons multiplié les rencontres avec les Pouvoirs publics, au niveau régional et au niveau national. Mais rien n'en est sorti. Il faut savoir que depuis deux ans, nous perdons 1.000 euros par hectare."
"Pour tenir, il nous manque 15 euros à l'hectolitre
Aujourd'hui 95% des exploitations viticoles de l'arc méditerranéen - soit environ un tiers de la production nationale - peinent à faire face à leurs échéances financières. "Nous devons des sous partout, à la Mutualité sociale agricole, aux banques et à nos fournisseurs... Alors le milliard de prêts bancaires ... ce n'est pas la peine !" regrette le syndicaliste. Sa solution ? Un montage permettant des aides à l'hectare pour la viticulture, en attendant la renégociation de l'OCM viticole, en 2013. Par ailleurs, à la grande distribution, pointée par le Président de la République pour des marges atteignant 60%, les vignerons réclament 15 centimes à la bouteille. "Pour tenir, il nous manque 15 euros à l'hectolitre" pose Philppe Vergnes.
Au delà de la question de leur survie et des lourds dossiers sociaux à traiter (charges, retraites), les viticulteurs du Midi ne se priveront pas de brandir les menaces écologiques liées à la disparition de leurs exploitations, dans ces régions méridionales propices à la propagation du feu. "La viticulture méridionale représente des siècles d'histoire, de territoire et de terroir... Et il faudrait laisser partir ça en fumée ? ".

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