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Le non l'emporte largement en Guyane et en Martinique

Publié le par PcfBalaruc

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Vote à Cayenne en Guyane. 

Les électeurs de Guyane et de Martinique ont dit nettement non dimanche à l’autonomie accrue de leurs départements qui leur était proposée lors de referendums organisés à la demande d’une majorité de leurs élus locaux.

La question du referendum était : "Approuvez-vous la transformation de la Martinique (ou de la Guyane) en une collectivité d’outre-mer régie par l’article 74 de la Constitution, dotée d’une organisation particulière tenant compte de ses intérêts propres au sein de la République ?" Dans les deux département d’outre-mer, le vote est sans appel. Ils ont dit non à 69,8% en Guyane, avec une participation limitée à 48,16%, et non à 78,9% en Martinique, avec une participation de 55,35%, selon les résultats annoncés lundi par le ministère de l’outre-mer.
Les électeurs étaient invités à dire s’ils souhaitaient un passage de leur département (et région) d’outre-mer, soumis aux mêmes règles juridiques que la métropole, à l’article 74 de la Constitution, qui en aurait fait une collectivité d’outre-mer pouvant bénéficier d’une autonomie accrue.Ces résultats traduisent un sentiment de défiance des populations à l’égard des élus locaux et vis-à-vis du système institutionnel.
Les craintes d’abandon. Les partisans d’une autonomie accrue ne sont manifestement pas parvenus à convaincre les électeurs des vertus d’une plus grande autonomie pour assurer plus efficacement le développement local et satisfaire leurs besoins quotidiens (transports, logement, emploi, coût de la vie…). En Guyane, les quatre parlementaires, dont Christiane Taubira, et les présidents du conseil régional et du conseil général, tous de gauche, avaient appelé à voter oui. Le résultat de dimanche aura des conséquences importantes sur les élections régionales de mars, notamment en Martinique, où le président du conseil régional Alfred Marie-Jeanne (Mouvement indépendantiste) avait aussi appelé à voter oui.
Une bonne partie de la campagne s’est faite sur la peur de perte d’acquis sociaux, notamment en Martinique, à la population vieillissante, alors que ce qui relève de la protection sociale devait continuer à demeurer de la compétence de l’Etat. Se sont exprimées aussi des craintes sur les importants fonds européens dont bénéficient aujourd’hui les deux DOM, "régions ultrapériphériques" de l’UE, et une peur de "largage" par la métropole, malgré les assurances données par Nicolas Sarkozy sur ce point.
Nicolas Sarkozy a pris acte d’une "réponse négative claire". "Ce choix traduit l’attachement des Guyanais et des Martiniquais à un statut qui soit proche de celui des collectivités de Métropole, réaffirmant ainsi le lien étroit qui les unit à la République", a-t-il estimé. Brice Hortefeux (intérieur) et Marie-Luce Penchard (outremer) ont jugé qu’"avec ces résultats, les électeurs ont souhaité clore pour longtemps" le débat sur une autonomie accrue. Ils les ont appelés "à rester mobilisés pour exprimer leur choix définitif". Le 24 janvier, Guyanais et Martiniquais auront à se prononcer sur la mise en place éventuelle d’une collectivité unique, à la place du conseil général et du conseil régional de leurs régions mono-départementales, demeurant régie par l’article 73 de la Constitution.


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