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Le point sur l'évolution des soulèvements dans le monde arabe

Publié le par PcfBalaruc

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Matraquage  dimanche à Casablanca.

 

Un millier de soldats saoudiens seraient entrés à Bahreïn pour soutenir le régime. Plus d'un millier de soldats saoudiens de la force commune du Conseil de coopération du Golfe (CCG) sont arrivés à Bahreïn dimanche soir, a indiqué, lundi 14 mars, un responsable saoudien. Lundi après-midi, des véhicules militaires saoudiens ont par ailleurs été vus entrant à Bahreïn, empruntant la chaussée du roi Fahd, le pont qui relie l'île à l'Arabie saoudite. Selon le responsable saoudien, les forces du CCG se limiteront à protéger des infrastructures stratégiques comme les installations pétrolières et électriques, ainsi que les banques. Le CCG, groupement des monarchies arabes de la péninsule, dont fait partie Manama, a exprimé plus d'une fois sa solidarité avec les autorités bahreïnies, qui font face à une contestation animée essentiellement par des activistes chiites. L'opposition a vivement réagi, estimant dans un communiqué que "le peuple de Bahreïn fait face à un réel danger, celui d'une guerre contre les citoyens bahreïnis sans déclaration de guerre". "Nous considérons l'entrée de tout soldat, de tout véhicule militaire dans les espaces terrestre, aérien ou maritime du royaume de Bahreïn comme une occupation flagrante, un complot contre le peuple de Bahreïn désarmé, et une violation des accords et des conventions internationales", dénoncent les opposants.

 

L'armée de Kadhafi pousse son avantage vers l'Est. En Libye les insurgés sont attaqués sur tous les fronts par les forces loyales à Mouammar Kadhafi. Ces dernières ont attaqué la ville de Zouara, tenue par les insurgés, dans l'Ouest du pays. Une offensive est également menée à l'est du pays : quatre obus sont tombés à 6 km d'Ajdabiya, l'une des dernières villes avant Benghazi, à 160 km au sud-ouest. La localité d’Adjabiya est en réalité une petite ville située en plein désert, au sud-ouest de Benghazi, mais n'en constitue pas moins un carrefour important. Depuis Adjabiya vous avez deux routes principales qui partent, l'une vers Benghazi, la grande ville de l’Est qui est la capitale de l’insurrection, et l’autre, à travers le désert qui file vers la ville de Tobrouk et la frontière égyptienne. Si ce verrou d’Adjabiya est repris par les forces fidèles au colonel Kadhafi, le régime aura donc deux options. L’une n’excluant pas l’autre d’ailleurs. Première option : aller reprendre la ville de Benghazi, et là on parle d’une ville d’un million d’habitants. Donc, avec un coût en victimes civiles, un coût potentiel, qui serait potentiellement considérable. Deuxième option : aller vers Tobrouk, reprendre le contrôle de la zone frontalière avec l'Egypte et en quelque sorte prendre en étau la région de Benghazi. Pour le moment, il est difficile de savoir ce qui se passe. La bataille se situe aussi sur le terrain de l’information, mais il est clair que si réellement on se bat aujourd’hui pour le contrôle de cette ville d’Adjabiya, on pourrait parvenir à un moment décisif de ce qu’il faut bien désormais appeler «une guerre».

 

Maroc : violente répression à Casablanca. Après la dispersion par la force d'un rassemblement pacifique pour revendiquer des réformes politiques, des dizaines de manifestants se sont réfugiés à l'intérieur du siège du Parti socialiste unifié (PSU), d'opposition de gauche. En début d'après-midi, les forces de l'ordre ont tenté d'y donner l'assaut mais n'y sont pas parvenues face, notamment, à la résistance des manifestants. Des témoins, parmi lesquels plusieurs journalistes dont un correspondant de l'AFP, ont vu que des dizaines de personnes avaient été blessées, certaines grièvement. "J'ai vu une femme enceinte et des jeunes filles sauvagement tabassées par la police. C'était d'une rare violence", a dit Hassan Hamdani, de l'hebdomadaire indépendant Tel Quel, présent lors de l'assaut. "On était en réunion au sein du bureau politique et on s'apprêtait à publier un communiqué très favorable au discours royal de mercredi quand les forces de l'ordre ont tenté de forcer le siège", a déclaré Mohamed Bouaziz, historien et l'un des dirigeants du PSU. "C'est le préfet de Casablanca qui a donné l'ordre. Je considère cet acte comme une faute politique grave et un acte dirigé d'abord contre le roi Mohammed VI, qui a promis un renforcement des libertés individuelles", a ajouté M. Bouaziz. Le roi Mohammed VI avait annoncé mercredi d'importantes réformes démocratiques allant notamment vers un renforcement des pouvoirs du Premier ministre et l' "élargissement des libertés individuelles". Il y a les mots et les actes.

 

Hillary Clinton en Tunisie et en Egypte. A quelques jours de sa visite à Tunis, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a eu samedi un entretien téléphonique avec le Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi "qui a porté sur les relations tuniso-américaines et sur les perspectives de les approfondir davantage dans les divers domaines". Selon l'agence officielle tunisienne (TAP), au cours de cet entretien qui a eu lieu à l'initiative de la secrétaire d'Etat, Mme Clinton a "réaffirmé l'engagement des Etats-Unis d'Amérique à soutenir la Tunisie en cette importante phase transitoire". A l'issue de la réunion du G-8 diplomatie lundi et mardi à Paris, la patronne de la diplomatie américaine effectuera au milieu de la semaine prochaine une visite officielle en Tunisie au cours de laquelle elle rencontrera certains responsables au sein du gouvernement provisoire ainsi que des représentants de la société civile. Elle devrait se rendre ensuite en Egypte. Devant le Congrès jeudi, Mme Clinton avait dit se rendre en Egypte et en Tunisie pour y encourager les réformes démocratiques réclamées par les manifestants qui ont fait tomber les régimes autocratiques de Zine El Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak. Elle avait précisé qu'elle devrait également rencontrer dans les deux capitales des membres de l'opposition libyenne.

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