Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Non, je ne me soumettrai pas au test ADN !

Publié le par PcfBalaruc

Par Philippe Galano, militant Cgt, responsable communiste dans les Pyrénées-orientales

 

Phillippe galanoLe 29 décembre, à 8h30 du matin, je serai traduit devant le tribunal correctionnel de Perpignan pour avoir refusé de me soumettre à un prélèvement ADN. Cette situation fait suite à ma condamnation à trois mois de prison avec sursis pour avoir "sequestré" la direction générale des Autoroutes du Sud de la France, le 3 juin 2003, à Narbonne. Une action qui faisait suite au licenciement de quatre syndicalistes dont je faisais partie pour avoir "organisé" une manifestation piétonne sur l'emprise autoroutière à la hauteur de Perpignan-Nord. Nous étions alors en grève reconductible contre le projet Fillon sur les retraites. La Cgt ASF (Autoroutes du Sud de la France) luttait en même temps contre la privatisation du secteur autoroutier.

Cette condamnation lourde de conséquences vise l'action syndicale des femmes et des hommes dans les luttes sociales et dans les entreprises. Elle remet en cause leur indépendance, le fondement même de l'engagement de chacun. En les stigmatisant comme des délinquants dans l'exercice de leur responsabilité, elle marque au fer rouge les syndicalistes. En les privant de leur liberté d'action dans de lourdes condamnations, c'est l'ensemble des salariés et du mouvement social que l'on vise. C'est une attaque d'une gravité extrême contre des droits et des libertés individuels.

Alors qu'il était ministre de l'Intérieur, en 2005, Nicolas Sarkozy a élargi l'obligation du test ADN à presque toutes les infractions, y compris aux gardes à vue Sous l'appellation "lois de sécurité intérieure", ce n'est rien d'autre qu'un prétexte pour atteindre les mobilisations sociales et tous ceux qui résistent à sa politique. Une loi indigne qui stigmatise les syndicalistes comme des criminels en puissance. Un amalgame dangereux et intolérable pour quiconque s'engage dans une responsabilité syndicale.

 Maintenu pendant sept ans en procédure correctionnelle, ayant perdu mon emploi et par conséquent mes responsabilités nationales à la fédération Cgt des transports, bien qu'affecté personnellement par cet acharnement, c'est au titre de mes engagements  syndicaux et politiques que je me retrouverai devant des juges le 29 décembre prochain. C'est à ce titre que je crois juste de refuser de me soumettre à ce prélèvement ADN, cela quelles qu'en soient les conséquences. 

Commenter cet article