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Paris et Berlin demandent plus d'austérité à la Grèce

Publié le par PcfBalaruc

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La ministre française de l'économie, Christine Lagarde : "nous défendons le territoire de l'Euro".  

 

Dominique Strauss-Kahn, le directeur du Fonds monétaire international s'est dit "convaincu", dimanche 25 avril, que son institution, l'Union européenne et les autorités grecques s'entendraient "à temps pour satisfaire les besoins de la Grèce". La France et l'Allemagne ont pourtant accentué la pression sur la Grèce et posé leurs conditions à l'octroi des aides. 

 

Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, a prévenu dimanche qu'il était impératif que la Grèce restructure son économie pour obtenir le feu vert de Berlin et de Bruxelles. "Le fait que ni l'UE, ni le gouvernement allemand n'aient pris de décision [sur l'octroi de l'aide] signifie que la réponse peut être positive aussi bien que négative", a prévenu le ministre dans le Bild. "Tout dépend si la Grèce va poursuivre dans les années qui viennent la stricte politique d'économies qu'elle a engagée. J'ai été très clair avec le ministre grec des finances sur ce point", a ajouté M. Schäuble
Dans un entretien au Journal du Dimanche, son homologue française Christine Lagarde affirme qu'aider la Grèce relève de la solidarité : "Nous défendons le territoire de l'euro". "Lorsqu'une partie de ce territoire est attaquée, et que notre devise commune est sous pression, on est tous tenus d'être solidaires", ajoute-t-elle avant de préciser que "que cela en veut pas dire qu'il faille être complaisant". "On veut stabiliser la zone euro. Mais cela n'empêche pas la fermeté et il faudra être extrêmement attentif aux résultats", dit la ministre française de l'Economie. "Nous ne décaisserons pas l'intégralité des sommes tout de suite. Nous le ferons au fur et à mesure des besoins et en cas de défaut de paiement, nous mettrons aussitôt le pied sur la pédale de frein." 


Le parlement français va débattre de l'aide à la Grèce le 3 mai.  Au sein de la zone euro, "le pacte qui nous lie tous répond à des engagements", a rappelé la ministre. "Avec ses chiffres erronés et ses politiques économiques inadaptées, la Grèce n'a pas tenu ses engagements", souligne-t-elle."Il nous faudra des mécanismes de contrôle pour que l'on soit certain de ne pas tomber dans un puits sans fond", cette mission incombant à la Commission européenne et au Fonds monétaire international (FMI), prévient la ministre. "J'espère, a encore indiqué Mme Lagarde, que le Parlement sera ouvert à cette logique". Le 3 mai prochain, le parlement français va débattre du plan d'aide du gouvernement à la Grèce, qui porte sur 6,3 milliards d'euros, dont 3,9 milliards immédiatement. Selon Mme Lagarde, si la Grèce rembourse rubis sur l'ongle les 3,9 milliards prêtés par Paris, les intérêts gagnés par la France s'élèveraient à 150 millions d'euros.
La ministre donne également des indications sur le taux de 5 % auquel la France va prêter ces 3,9 milliards d'euros. "Notre mécanisme de prêt fait référence à l'Euribor (l'un des deux taux en vigueur sur le marché monétaire de la zone euro), qui ne varie pas dans des proportions monumentales et nous avons rajouté une marge de sécurité de 3 %, si une partie des sommes prêtées n'était pas remboursée intégralement, on rajouterait 1 % et un complément de 0,5 %" pour se calquer sur les commissions d'engagement pratiquées par la FMI", a-t-elle ajouté. La France a emprunté ces 3,9 milliards d'euros à "1,5 % sur 3 ans hors assurance". Le mécanisme prévu devrait donc mettre la France "plus qu'à l'abri", a assuré Mme Lagarde.

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