Plus de 4 millions de chômeurs en France
la situation des chômeurs de longue durée ou des jeunes s'est considérablement dégradée
Malgré les promesses de Sarkozy en janvier 2010, la situation de l'emploi ne cesse de se dégrader en France. Le nombre des demandeurs d'emploi a grimpé au-dessus des quatre millions (+5,3% sur un an).
Le nombre de personnes inscrites sur les listes de Pôle emploi, incluant celles ayant exercé une activité réduite en France métropolitaine, a augmenté de 32.600 en décembre, à 4,051 millions,
soit une hausse de 5,3% sur l'ensemble de l'année 2010, a annoncé mercredi le ministère du Travail. Les demandeurs d'emploi n'ayant exercé aucun emploi ont été également plus nombreux : +27.100,
à 2,725 millions, soit une hausse de 1% au cours du mois et de 3% en 2010. Avec les DOM, le total des demandeurs d'emploi en France se monte à 4,309 millions. Après les deux années de crise
2008-2009- la plus grave depuis la seconde guerre mondiale qui s'était soldée par 500.000 destructions d'emploi- l'amélioration du marché de l'emploi se fait attendre.
En janvier 2010, le président Nicolas Sarkozy avait promis un recul du chômage dans les "semaines et les mois qui viennent" à l'appui d'une "stratégie économique" qui devait "porter ses
fruits"... Par ailleurs, la situation des chômeurs de longue durée ou des jeunes s'est considérablement dégradée: le nombre de chômeurs de longue durée inscrits à Pôle emploi depuis plus
d'un an (intégrant ceux avec activité réduite) a progressé de 252.000 durant l'année 2010 à 1,523 million. Les seniors de plus de 50 ans en quête d'emploi sont aussi plus nombreux : 757.000
(+16,3% sur un an) et le nombre de jeunes de moins de 25 ans reste élevé à 630.000, malgré un repli de 2,8% sur un an.
La Cgt avance deux mesures pour changer le comportement des entreprises. "Face à l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi pour le
mois de décembre 2010, l’excès d’optimisme du gouvernement est en berne. Pourtant le Président de la république s’était engagé à faire de 2010, l’année de la reprise de l’emploi. Avec plus de 4
millions de chômeurs toutes catégories confondues (soit une progression de 3 % sur un an), on ne peut que constater un lamentable échec de la politique de l’emploi.
La dynamique du chômage reste inquiétante et les données publiées par Pôle emploi pour décembre 2010 ne poussent guère à l’optimisme. Avec la progression du nombre des demandeurs d’emploi
inscrits de 27 100 en catégorie A et de 36 600 en ABC (incluant les chômeurs ayant travaillé plus ou moins de 78 heures dans le mois), décembre est l’un des plus mauvais mois de l’année. La
situation est d’autant plus inquiétante que pour le deuxième mois consécutif, le nombre de jeunes chômeurs a repris sa progression (+1,1 %), pour atteindre 442.400.
Pour les seniors, la situation s’est à nouveau détériorée. Leur nombre a dépassé le demi-million, pour enregistrer une augmentation sur un an de 16,3 %, soit 523 300. Quant au nombre de
chômeurs de longue durée, il poursuit sa lente et inexorable envolée : 1 523 400 demandeurs d’emploi sont inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an, soit + 19,8 % en 12 mois. Rien que l’an
dernier, leur nombre a progressé de 250 000. Xavier Bertrand déclarait hier vouloir «mobiliser tous les acteurs de la politique de l’emploi (…) afin que 2011 soit une année de baisse
sensible du chômage». Des promesses, des promesses et encore des promesses.
La CGT attend du gouvernement des actes et non des effets d’annonce. La précarité des chômeurs grandit chaque jour, les poussant de plus en plus vers les minima sociaux. Cette situation est
inacceptable et ne peut durer. Lors de l’ouverture, lundi 24 janvier 2011, des négociations de la prochaine convention assurance chômage, la CGT a réaffirmé sa volonté de ne pas laisser les
choses en l’état et de ne pas simplement prolonger la convention assurance chômage actuelle.
La CGT considère que deux mesures immédiates permettraient de changer le comportement des entreprises et par la même occasion de dynamiser l’emploi. D’abord, il est urgent de supprimer les heures
supplémentaires défiscalisées, qui ont fortement changé le comportement des employeurs sur l’embauche. Ensuite, il est tout aussi urgent de mieux encadrer le dispositif de rupture conventionnelle
qui aujourd’hui pousse fortement les salariés vers les portes du chômage.