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Sanofi fait du lobbying auprès des élus

Publié le par PcfBalaruc

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La direction du laboratoire pharmaceutique rencontre aujourd’hui des élus pour justifier ses choix stratégiques, qui portent pourtant gravement atteinte à l’emploi. Par Alexandra Chaignon

Aujourd’hui, la direction de Sanofi-Aventis joue la carte de la séduction. L’ensemble des élus, territoriaux et nationaux, des lieux où sont implantés des sites du groupe pharmaceutique sont en effet invités à rencontrer la direction de Sanofi, qui entend leur présenter sa stratégie. Une rencontre pas vraiment au goût des syndicats qui dénoncent unanimement un « lobbying orchestré ». « À tous les coups, Chris Viehbacher va expliquer que le marché du médicament n’est pas des plus florissants, d’où la nécessité de se développer à l’international. On sent que l’opération vise à influencer les élus, à leur faire croire qu’il y a nécessité à réduire la voilure au niveau de l’emploi et de l’activité pour sauver le reste. Alors qu’au contraire, le développement international pourrait jouer dans le sens d’un développement réciproque », estime Thierry Bodin, coordonnateur CGT pour l’intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CGT, CFTC, FO).
Cette rencontre s’inscrit à la suite d’une première réunion organisée le 16 février 2010, où les élus avaient déjà rencontré le directeur général de Sanofi. Ce dernier s’était alors engagé à « maintenir globalement l’emploi en France ». Sauf que deux mois plus tard le groupe annonçait la suppression de 900 postes en production chimique, accompagnée de la fermeture des sites de Romainville et de la disparition de toute activité de production chimique à Neuville-sur-Saône d’ici à 2014. Sachant qu’en novembre dernier la direction a annoncé un nouveau plan de restructuration dans la visite médicale, avec 575 emplois supprimés. Alors que Sanofi est la deuxième entreprise bénéficiaire du CAC 40, qu’elle a réalisé 9 milliards de résultat net en 2010 et a multiplié par deux les dividendes en six ans. 
Une situation que le sénateur communiste Guy Ficher, qui ne fait pas partie des heureux élus, résume en ces quelques mots : « Sanofi-Aventis engraisse… et dégraisse. » Pour l’élu, « une entreprise qui fait de tels bénéfices et, de plus, émarge au crédit d’impôt recherche, justement censé soutenir cette activité et inciter à la création d’emploi, doit prendre ses responsabilités ». Alors que la direction annonce également de nouvelles synergies après l’acquisition de Genzyme (biotechnologies) et de Merial (santé animale), l’intersyndicale demande aux élus « d’intervenir et de peser sur la direction et les pouvoirs publics pour que le groupe Sanofi arrête les plans de restructuration, développe son potentiel et assume ses responsabilités sociales ».

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