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Sarkozy à TF1 : agaçant comme un disque rayé

Publié le par PcfBalaruc

Par Jean-Paul Piérot
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« Je ne peux pas dire oui à tout le monde » a déclaré Nicolas Sarkozy en répondant à une infirmière d’un service d’urgences d’Argenteuil qui venait de témoigner de la détérioration des conditions de travail du personnel de santé. « Je ne pensais pas il y a vingt ans soigner des gens dans les couloirs ». Elle n’aura obtenu comme unique réponse concrète du président de la république qu’une invitation à partir à la retraite cinq ans plus tard. A un enseignant qui évoquait le manque de moyens accordés à l’école, Nicolas Sarkozy, a défendu les réductions de postes dans la fonction publique et a prôné les heures supplémentaires….

Le chef de l’Etat aurait pu préciser « je ne peux pas dire oui à la fois aux grands patrons, et au monde du travail. » Il venait en effet au début de son show sur TF1 de se poser en ardent avocat d’Henri Proglio. C’est pour « ne pas laisser tomber ses troupes » qu’il avait coiffé une double casquette de président de Veolia et d’ EDF. Et subsidiairement, demandé un double salaire faramineux, une retraite chapeau de 13, 1 millions d’euros.

L’opération de propagande orchestrée hier soir par TF1 a atteint un niveau d’indécence qu’on n’ avait pas connu depuis l’élection présidentielle. Un panel de citoyens censé faire remonter les griefs de la société fut transformé sous la direction de Jean-Pierre Pernaut en faire valoir d’un président qui ne leur apportait aucune réponse, mais qui parlait comme un bonimenteur. Il ponctuait ses phrases rebattues sur le travail dominical, les heures supplémentaires défiscalisées, de formules presque risibles comme « j’aime pas ce qui est pas juste » tout en vantant le bouclier fiscal qui protège les plus riches.

La rigueur n’est pas la première qualité du président en campagne. Ainsi a t-t-il prétendu que la France avait actuellement le système le plus avantageux pour les chômeurs, ignorant les législations plus favorables en vigueur en Europe du nord. Il a même développé l’énorme contrevérité, selon laquelle tous les chômeurs toucheront le RSA, alors 600.000 privés d’emploi sont sur le point de ne plus rien toucher. On reste pantois devant une telle opération d’enfumage. Et pourtant, le président a sans doute perdu une part importante de son pouvoir de conviction. La faux « parler vrai », le boniment qui trompa tant d’électeurs dans la campagne présidentielle tombait à plat. Le discours présidentiel tourne à vide, agace comme un disque rayé. La communication ne suffit plus.

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