Sarkozy, c'est n'importe quoi !
Qu'il soit en costume de président ou dans le bleu de chauffe d'un candidat, promettre tout et son contraire puis se renier le lendemain, c'est désormais devenu une habitude pour Nicolas Sarkozy. Et plus que jamais pour cette campagne où il court après le peuple
En visite à Rungis avec Carla qui, sans doute, ne s'est jamais levée aussi tôt, puis chez Asltom en Charente-Maritime ce mardi matin, le président en campagne comptait vanter ses mérites en matière d'emploi. Mais il a surtout dû s'expliquer sur la dose de proportionnelle aux législatives, renvoyées aux calendes grecques, sur son intervention dans le dossier Borloo-Véolia et sur le site d'ArcelorMittal de Florange en lutte, pour la sauvegarde duquel il ne s'est pas engagé. Revue de ses premiers reniements de campagne
Proportionnelle aux législatives : "Ce n'était pas pour les élections à venir". Selon des propos rapporté par lemonde.fr, Nicolas Sarkozy aurait déclaré en marge de son
déplacement surprise à Rungis, ce mardi matin : "Quand j'ai parlé de cela, ce n'était pas pour les élections à venir. Ceux qui évoquent l'hypothèse d'un changement pour les prochaines
élections ne sont pas autorisés à à le faire, c'est une stupidité." De fait, le groupe UMP à l'Assemblée a tué dans l'oeuf la proposition de loi de deux de ses membres, Richard Mallié et
Philippe Meunier, visant à permettre, dès juin, l'élection à la proportionnelle de 40 des 577 députés.
Véolia : "De quelle affaire parle-t-on?" Le président a nié toute intervention de sa part en vue de remplacer le PDG de Veolia Environnement par son ancien ministre
centriste Jean-Louis Borloo à la tête du groupe. "Je ne sais pas de quelle affaire et de quoi on parle. Comme vous le savez, l'Etat n'a pas une action dans Veolia. Par conséquent, c'est une
petite polémique, mais fort heureusement, comme toujours, la vérité finira par l'emporter", a-t-il déclaré. "Je ne peux pas donner mon feu vert pour nommer un président dans une
entreprise dont l'Etat n'a pas une action", a ajouté le chef de l'Etat. Manque de chance pour lui, l'Etat possède bien un levier au sein du conseil d'administration de Véolia, via la Caisse
des dépôts(CDC). Le groupe public est le premier actionnaire institutionnel de Veolia avec 9,5%, selon le site internet du groupe spécialisé dans le traitement de l'eau et des déchets. Le Groupe
Industriel Marcel Dassault (5,9% du capital), Groupama (5,7%) et EDF (3,9%) sont eux aussi des actionnaires de poids de la société.
Florange : "En 2012, on fera tout pour que (le site) ouvre". "Entre ce matin et ici, j'ai eu les dirigeants d'ArcelorMittal pour parler de Florange, on aura
l'occasion d'en reparler. Moi je ne veux pas que Florange meure. Alors bien sûr il y a la crise et il y a moins de demande d'acier, mais je pense en cette année 2012 qu'on fera tout pour que
Florange rouvre", a-t-il dit. Les salariés du site lorrain se sont montrés dubitatifs vis-à-vis de cette annonce. "Ce sont des paroles, encore des paroles. On veut bien qu'il revienne
sur le sujet, mais avec des éléments concrets", a dit à Reuters Frédéric Weber, de la CFDT, au nom de l'intersyndicale. Nicolas Sarkozy avait promis en 2008 d'empêcher, au besoin par
l'injection de fonds publics, la fermeture d'une partie de l'activité d'un autre site de la même société à Gandrange (Moselle), mais cette promesse n'a pas été tenue et les installations ont bien
été fermées. Les syndicalistes poursuivaient mardi l'occupation du bâtiment de la direction à Florange et envisagent d'autres actions d'ici jeudi et un comité central d'entreprise à Paris.
Environ 5.000 personnes, en comptant les sous-traitants et les intérimaires, travaillent sur le site de Florange.