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Sarkozy-Hollande : l'effet "culbuto"

Publié le par PcfBalaruc

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Il avait beaucoup péroré, le président sortant, sur le thème «Hollande fuit la confrontation». Mais hier soir, c’est bien François Hollande qui a mené la charge. Pour Sarkozy le bilan était trop lourd.  Par Adrien Rouchaleou 

Certes, le débat aura plus tenu de l’exercice de style que du moment historique. Difficile de dire ce dont on se rappellera de la confrontation dans quelques années. Il n’y eut pas réellement eu de «grands moments», de phrases profondément marquantes. Mais dans une bataille serrée, où les chiffres (souvent invérifiables) volaient par centaines, il semble difficilement contestable de dire que Hollande a largement gagné aux points.

Déligitimer l'adversaire. Le président sortant avait, pour combattre son adversaire, choisi l’angle de la délégitimation de son adversaire. Comme il l’a fait durant toute sa campagne, il a cherché à l’attaquer sur son prétendu manque d’expérience, sur sa «normalité» soi-disant incompatible avec la fonction, n’hésitant pas, la modestie n’étant pas son point fort, à se comparer lui-même aux grands noms: «Le Général de Gaulle, François Mitterrand n'étaient pas des hommes normaux.» Cette stratégie s’est confrontée à l’écueil d’un candidat socialiste ressemblant plus que jamais à un président de la République.

Le boulet du bilan. Surtout, la tactique de Sarkozy était difficilement tenable quand, comme lui, on porte un lourd bilan comme on traîne un boulet. C’était là le point d’attaque de François Hollande. D’entrée –le tirage au sort l’ayant désigné pour parler en premier – il a établi du quinquennat finissant un bilan de division des français. Il a plus tard rappelé les paroles de Sarkozy, lors du débat qui l’opposa en 2007 à Ségolène Royal : «Je veux être jugé sur mon bilan. Chacun jugera ce qui a été fait ou pas.» Lui, dans ce qui sera sans doute le plus commenté des passages de la soirée – une longue tirade dont chaque phrase commençait par «Moi, président …» - assure qu’il prendra le contrepied de cette manière d’exercer la présidence de la République, annonçant qu’il n’entendait «pas être le chef de tout et finalement responsable de rien».

Peu d'annonces nouvelles. Pour le reste il y eut peu d’annonces nouvelles. Ce sont les arguments déroulés durant toute la campagne qui ont été discutés hier soir, dans un débat souvent très technique, sur la dette, le chômage, l’Europe ou encore l’immigration. François Hollande a alors réaffirmé qu’il souhaitait renégocier le nouveau traité européen, ou encore qu’il soumettrait à un referendum le droit de vote des étrangers s’il n’obtenait pas une majorité au parlement sur le sujet. Nicolas Sarkozy lui a confirmé vouloir parler «à ceux qui ont voté pour Marine Le Pen».

Le candidat de la droite, connu pour être un redoutable débatteur, n’aura jamais réussi à faire vaciller son concurrent. En revanche il a lui-même accusé le coup quand le candidat de la gauche l’aura à plusieurs reprises placé face à la vérité des faits. En somme, il n’y aura pas eu hier soir de quoi renverser les pronostics : François Hollande reste, après ce débat, le favori du scrutin de dimanche.

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