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Total : 7,8 milliards de profits

Publié le par PcfBalaruc

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Alors que les négociations se sont ouvertes dimanche après-midi entre Total et les organisations syndicales, mais en l'absence du Pdg M. de Margerie, les petites manoeuvres commencent visant à opposer le salarié qui roule à celui qui produit le carburant . Par Jean-Paul Piérot


«En France aujourd’hui, quand il y a une grève, personne ne s’en aperçoit.» Cette phrase de Nicolas Sarkozy avait fait rire l’aréopage de dirigeants européens invité à fêter l’entrée en fonction du «président de l’Europe», ainsi que s’était lui-même un peu naïvement proclamé le président de la République au printemps 2008. C’était l’époque de la forfanterie, des propos de comptoir érigés en philosophie politique, des bras d’honneur adressés aux syndicats, sur le registre : «Faites grève tout le monde s’en fout…»
Moins de deux ans plus tard, le ton a changé, non point que le monde du travail jouisse de plus de considération et de respect de la part du chef de l’État. Mais le gouvernement ne peut ignorer les conséquences prévisibles de la décision du groupe Total de fermer l’une des six raffineries, qui soulève l’indignation des travailleurs du site, qui se battent avec la dernière énergie pour sauver l’activité pétrolière en Flandre. La solidarité ouvrière fonctionne à plein régime depuis la Provence (La Mède) à la région lyonnaise (Feyzin), de la Normandie (Gonfreville) aux Pays de Loire (Donges) et à l’Île-de-France (Grand-Puits.).
Toute la géographie pétrolière est soulevée par une même colère, une même détermination. Les petites manœuvres visant à opposer l’ouvrier qui conduit sa voiture à l’ouvrier qui produit le carburant ont toutes les chances de faire flop. Chacun sait très bien que les invocations utilisées pour justifier la fermeture d’un site industriel ne manqueront d’être répétées quasiment au mot près pour les autres secteurs. En période de crise économique, avec quels arguments peut-on sérieusement soutenir que l’on doive en rajouter sur les hécatombes sociales et industrielles en jetant des centaines de salariés dans les files d’attente de Pôle emploi, en dévitalisant encore le Nord-Pas-de-Calais, déjà si éprouvé par les restructurations-destructions et les délocalisations dans les pays low cost ?
Total perd-il de l’argent ? Le groupe a enregistré «seulement» 7,8 milliards d’euros de profits en 2009. C’est vrai que si l’on agite, comme le fait M. de Margerie, le record de 2008 qui culminait à 13,8 milliards, on en viendra à partager les affres de l’angoisse de mesdames et messieurs les actionnaires…. Sauf que ces derniers touchent pour 2009 les mêmes dividendes que lors de l’année record précédente. Et la crise dans tout cela ? Sans doute est-elle trop grave pour qu’on la fasse partager par tous. Cela suffit déjà bien avec les salariés de Dunkerque ! Il faut au moins être communiste pour penser à faire payer les actionnaires pour préserver le potentiel industriel ! Voilà ce que l’on doit penser dans le petit monde de la tour de la Défense. Exagération ? Á peine. Alors que les négociations se prolongeaient hier à Paris en l’absence notable de M. de Margerie, le député PCF Alain Bocquet, tête de liste du Front de gauche qui participait à un débat télévisé avec d’autres candidats aux régionales, était bien seul à défendre l’activité de raffinage, sur le site, le travail et la dignité des hommes. La politique n’est jamais loin.

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