Total : 7,8 milliards de profits
Alors que les négociations se sont ouvertes dimanche après-midi entre Total et les organisations syndicales, mais en l'absence du Pdg M. de Margerie, les petites manoeuvres commencent visant à opposer le salarié qui roule à celui qui produit le carburant . Par Jean-Paul Piérot
Moins de deux ans plus tard, le ton a changé, non point que le monde du travail jouisse de plus de considération et de respect de la part du chef de l’État. Mais le gouvernement ne peut ignorer les conséquences prévisibles de la décision du groupe Total de fermer l’une des six raffineries, qui soulève l’indignation des travailleurs du site, qui se battent avec la dernière énergie pour sauver l’activité pétrolière en Flandre. La solidarité ouvrière fonctionne à plein régime depuis la Provence (La Mède) à la région lyonnaise (Feyzin), de la Normandie (Gonfreville) aux Pays de Loire (Donges) et à l’Île-de-France (Grand-Puits.).
Total perd-il de l’argent ? Le groupe a enregistré «seulement» 7,8 milliards d’euros de profits en 2009. C’est vrai que si l’on agite, comme le fait M. de Margerie, le record de 2008 qui culminait à 13,8 milliards, on en viendra à partager les affres de l’angoisse de mesdames et messieurs les actionnaires…. Sauf que ces derniers touchent pour 2009 les mêmes dividendes que lors de l’année record précédente. Et la crise dans tout cela ? Sans doute est-elle trop grave pour qu’on la fasse partager par tous. Cela suffit déjà bien avec les salariés de Dunkerque ! Il faut au moins être communiste pour penser à faire payer les actionnaires pour préserver le potentiel industriel ! Voilà ce que l’on doit penser dans le petit monde de la tour de la Défense. Exagération ? Á peine. Alors que les négociations se prolongeaient hier à Paris en l’absence notable de M. de Margerie, le député PCF Alain Bocquet, tête de liste du Front de gauche qui participait à un débat télévisé avec d’autres candidats aux régionales, était bien seul à défendre l’activité de raffinage, sur le site, le travail et la dignité des hommes. La politique n’est jamais loin.