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Xynthia a soufflé un courant froid sur de l'air chaud

Publié le par PcfBalaruc

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Les vents violents associés à une marée haute ont provoqué des débordements. Ici, à Ver-sur-Mer, dans le Calvados

Baptisée Xinthia, la tempête qui a ravagé une partie de l'Europe occidentale du Nord s'explique par la présence d'une masse d'air chaud en basse couche au niveau du Maroc. Bilan : 53 morts pour le moment.

C’est la présence beaucoup plus au sud que d’habitude d’un courant froid de haute altitude avec en basse couche une grande masse d’air chaud qui est à l’origine de la tempête de ce week-end. «Les tempêtes sont assez habituelles en février sur la France, mais celle-là est d’une ampleur et d’une intensité très au-dessus de ce qu’on observe habituellement», dit Hubert Dreveton, chef prévisionniste à Météo France. «Assez nettement en dessous de celle de décembre 1999», elle s’est avérée tout de même «très remarquable» pour les départements placés samedi en vigilance rouge (Vienne, Vendée, Charente-Maritime et Deux-Sèvres).
Ces tempêtes s’expliquent par la conjonction d’un «courant-jet» en haute altitude (entre 6 et 15 km), avec des vents d’ouest rapides et forts, et d’une masse d’air chaud en basse couche, dans les 1.500 premiers mètres de l’atmosphère. «L’interaction entre les vents d’altitude et les anomalies chaudes en basse couche entraîne un creusement, c’est-à-dire une baisse de la pression et la formation d’une dépression ou cyclogénèse», indique le météorologue.
Les tempêtes se forment le plus souvent plus au nord, au niveau du 50e parallèle nord (la Manche), voire en Grande-Bretagne ou en Scandinavie. Or, le courant-jet, avec des vents particulièrement puissants, était positionné depuis quelques jours au milieu de l’océan Atlantique et plus au sud, vers le 30e parallèle nord - soit la latitude du Maroc. Du fait de ce positionnement méridional, la masse d’air chaud, selon Hubert Dreveton, était plus importante que d’habitude. «C’est la présence d’air plus chaud en basse couche qui a permis le développement de cette tempête», baptisée Xynthia par les météorologues allemands.
Cette dépression est remontée samedi en passant par le Portugal et le nord-ouest de l’Espagne. Cette tempête est la plus importante depuis «la tempête du siècle», il y a dix ans. Les 26 et 27 décembre 1999, deux tempêtes avec des rafales à 200 km/h avaient fait 92 morts et des dégâts estimés en dizaines de milliards de francs. La première, le 26, avait balayé la moitié nord de la France. La seconde, le 27, avait frappé principalement le Limousin et les régions Poitou-Charentes, Aquitaine, Auvergne et Franche-Comté.
Très lourd tribut en Vendée et en Charente-Maritime. Si Xynthia a été aussi destructrice, c'est qu'à ses vents violents se sont ajoutés les effets de fortes marées et de pluies diluviennes. La coïncidence de ces phénomènes a entraîné des inondations, des chutes d'arbres, des effondrements de toiture, des ruptures de digues. La Vendée paye un tribut particulièrement lourd avec 33 décès. Sept personnes sont par ailleurs toujours portées disparues dans le département. Les vents, qui ont atteint jusqu'à 160 km/h, couplés aux forts coefficients de marée, ont fait déferler la mer à l'intérieur des bourgs côtiers. Les communes de L'Aiguillon-sur-Mer, où l'on a recensé au moins cinq morts, de La Faute-sur-Mer et de La Tranche-sur-Mer sont particulièrement touchées avec des niveaux d'eau atteignant jusqu'à 1,5 mètre.  
La Charente-Maritime déplore quant à elle huit morts et deux disparus. «Le bilan s'est alourdi durant la nuit. On a retrouvé deux personnes décédées dans leur maison», a annoncé lundi matin le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau. Une femme de 88 ans a été retrouvée noyée dans son domicile inondé de Boyardville, sur l'Ile de Ré. Un homme de 80 ans est décédé à Aytré. A Charron, au nord de la Rochelle, un enfant de 10 ans a été découvert dans son jardin en état d'hypothermie et n'a pu être ranimé. Les autres victimes se trouvent dans l'Yonne, dans les Pyrénées-Atlantiques, en Haute-Garonne et en Loire-Atlantique. La Bretagne et la Basse-Normandie ont aussi connu des inondations à cause de la marée, comme à Granville (Manche), et à cause de pluies diluviennes ou de crues de rivières, comme à Morlaix (Finistère) ou à Guingamp (Côtes d'Armor), où une maison de retraite a été évacuée. Quelques dégâts sont également rapportés en Champagne-Ardenne. 
 Des dizaines de milliers de foyers sans électricité. La tempête a privé d'électricité jusqu'à un million de foyers. Lundi matin, 220.000 restaient encore privés de courant dans l'Ouest, le Centre, le Limousin, l'Auvergne et l'Est. Henri Proglio, patron d'EDF, estime que «le retour à la normale se chiffre en heures ou en jours selon les situations». ERDF promet un retour à la normale mercredi soir pour 80% d'entre eux mais dans l'Ouest «le travail des techniciens est rendu difficile par les fortes crues», avertit néanmoins le groupe, qui a mobilisé 5.000 agents au total. Xinthya, qui a ensuite balayé l'Allemagne et le Bénélux, a provoqué  pour le moment fait 53 morts en Europe, dont trois en Allemagne et un en Belgique.
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G
<br /> Les politiques publiques d'assèchement des crédits d'entretien des digues et de casse du Service Public de la DDE maritime sont à l'origine des 54 morts provoqués par la tempêtes Xinthia. Cela ne<br /> doit rien à la fatalité, ni à la violence du phénomène météo; la DDE alertait sans succès, depuis 1998, sur le mauvais état des digues. Aujourd'hui, la destruction de milliers de maisons doit être<br /> condamnée, car elle ne répond pas au problème et "noie le poisson" des responsabilités. Aujourdhui en France, avec les politiques libérales on n'est plus en sécurité ! Je propose une pétition en<br /> ligne ici : "http://www.mesopinions.com/Non-a-la-destruction-de-milliers-de-maisons-suite-a-la-tempete-Xinthia-petition-petitions-d3b1e9f2c523b18280203dadff346773.html"<br /> <br /> <br />
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