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Honduras : nouvelle tentative de retour pour Zelaya

Publié le par Daniel Sario


Une grève du secteur public a paralysé partiellement, jeudi, le Honduras. Elle visait à faire pression sur le gouvernement de facto pour exiger le retour au pouvoir du président Zelaya, renversé par un coup d'Etat le 28 juin dernier. Pour sa part, le chef d'Etat déchu a quitté la capitale du Nicaragua pour se diriger par voie terrestre vers la frontière du Honduras où commencent à affluer ses partisans.
Organisée par le Front de résistance au coup d'état et par plusieurs syndicats, cette grève nationale de deux jours a entraîné la fermeture des écoles et l'occupation de diverses entreprises publiques dans les principales villes du Honduras. En plus, des groupes de manifestants ont coupé les routes dans plusieurs régions du pays. Au même moment, des partisans de Manuel Zelaya commençaient à se diriger vers la frontière avec le Nicaragua pour acceuillir dans les prochains jours le président déchu. Celui-ci pense en effet arriver au Honduras samedi ou dimanche, malgré le mandat d'arrêt lancé contre lui par le gouvernement putchiste.
Avec l'annonce de son retour, le flux de ses sympathisants vers le sud du pays devrait augmenter au fil des heures, en dépit de la présence de l'armée déployée sur la frontière. Selon les opposants au régime putchiste, ils pourraient être plusieurs dizaines de milliers à venir recevoir et protéger Manuel Zelaya. Mais il est difficile de savoir vers quoi l'on se dirige dans un pays où la société est très polarisée depuis le coup d'Etat.   On en veut pour preuve les manifestations de ses partisans et de ses adversaires qui se sont succédés presque quotidiennement depuis le 28 juin dernier.
Manuel Zelaya a toujours le soutien de la communauté internationale (ONU, Organisation des Etats américains et Union européenne)  qui réclame son retour au pouvoir et a mis en place des sanctions économiques, sans pouvoir venir à bout de Roberto Micheletti. Il est vrai que l'attitude de Washington n'est pas faite pour décourager les séditieux. Malgré sa condamnation tardive du coup d'Etat, Barack Obama ne semble pas décidé à donner le coup de pouce attendu pour faire entendre raison à celui que l'on nomme désormais "Pinocheletti" aux Honduras et en Amérique latine. Pourtant, la médiation engagée par le président et prix Nobel de la paix, Oscar Arias, était une perche tendue qu'aurait pu saisir Washington, mais rien... Aujourd'hui, la situation tend à se radicaliser de plus en plus et dès ce week-end, on risque d'aller vers des affrontements qui peuvent dégénérer en guerre civile comme beaucoup d'observateurs le craignent.
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