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Fête de la Plagette : brasucade et politique à la sétoise

Publié le par Sario Daniel


A la Plagette, une vraie fête populaire

400 personnes ont participé samedi à Sète à la fête annuelle des communistes dans le quartier de la Plagette. Un moment de convivialité et de discussions politique.
Par Eloi Martinez
La fête de la Plagette est un rendez-vous populaire, politique et festif au coeur de l'été que les communistes sétois de ce quartier ont préparé avec enthousiasme comme ils le font chaque année depuis trente ans. Débat, repas et bal ont rassemblé samedi soir 400 personnes. Une vraie fête populaire, où l'on vient en famille, où le prix à payer pour le repas est libre, d'ailleurs les militants du quartier le disent ainsi : "Ceux qui peuvent, donnent plus, ceux qui peuvent moins, donnent moins." C'est comme çà à la Plagette depuis trente ans.
C'est chez Jean Bani que tout a commencé. Ce militant communiste, ancien patron pêcheur raconte : "Les premières fois nous faisions un repas entre communistes dans ma cour, puis une année nous avons décidé de nous transporter dans la rue et c'est désormais ainsi avec toujours plus de monde." Et c'est donc toujours devant la maison de Jeannot Bani, reconnaissable au drapeau rouge qui flotte sur son portail, que se déroule la traditionnelle fête.
Traditionnelle et incontournable, d'ailleurs, pour tout ce que Sète compte de communistes, mais pas seulement, puisque de nombreux amis du PCF étaient également présents et notamment ceux qui lors des dernières élections européennes ont mené campagne pour le Front de gauche, cette liste ayant recueilli à Sète plus de 17%, résultat d'un fort engagement militant dans les quartiers.
Au débat qui précédait la partie festive, de nombreuses questions d'actualité ont été abordées. Licenciement tous azimuts, chômage et précarisation généralisée, radicalisation des luttes mais aussi, bien sûr, quelles alternatives ? "Face à la précarisation générale, il s'agit que se crée un rapport de forces social et politique pour aller vers un changement de société. Nous avons à construire une vraie gauche combattive", explique François Liberti, conseiller général communiste.
Mais Philippe dans le public interpelle, avec amertume certes, mais aussi pour faire avancer les choses, dit-il : "On a loupé le printemps, les instances politiques et syndicales n'ont pas relayé les luttes ni le boulot qu'a fait la base... il faut que nous échangions nos expériences sur ces questions-là...". Myriam, militante communiste du quartier, estimait quant à elle que "l'union à construire doit se faire autour d'un contenu et d'un projet". Jean-Luc, enseignant dans un lycée professionnel, constatait : "A Sète nous avons perdu 60 postes de prof dans les lycées en trois rentrées."
Un constat de casse du service public que fait également Alain Chaudoreille, secrétaire de la section du PCF, qui pointe le manque de moyens pour les agents de Pôle emploi qui ont à s'occuper chacun de plus de cent dossiers : "du coup, Pôle emploi envoie au privé, notamment à Manpower, une part de l'activité que ne peut plus assumer le service public. De plus, ils radient les gens à tour de bras, il suffit que vous loupiez une actualisation mensuelle ou que vous dépassiez d'un jour les congés annuels qui vous sont imparties...".
Le débat s'est poursuivi autour de l'apéritif. Entre une cacahuette et une olive noire, Jacques s'interroge : "La rentrée sera-t-elle chaude ?" A ses côtés un jeune homme d'une vingtaine d'année affirme : "il le faut, c'est de notre avenir qu'il s'agit." Et d'ailleurs avant d'aller déguster la brasucade de moules, il décidait d'adhérer au PCF, considérant que l'avenir passait peut-être aussi par l'engagement politique. Pour ce qui est du proche avenir, vignettes en main, Marie-Thérèse évoquait un autre rendez-vous incontournable pour une chaude rentrée, celui de la Fête de l'Humanité.

Note
A propos d'Agrexco, la journaliste de l'Hérault du jour a rendu compte dans l'édition de lundi de l'intervention de François Liberti que nous publions dans son intégralité : "Il faut rester vigilant et ne pas se faire piéger par une campagne factice qui nous annonce des bénéfices pour le port mais qui n'aurait pas d'effets réels. La démarche n'est pas transparente. D'autant que l'on s'est aperçu que l'entreprise qui implanterait son terminal fruitier sur Sète n'est pas Agrexco, mais l'opérateur portuaire italien GF Group, propriété de la famille Orsero, et qui a Agrexco comme client. Il faut effectivement défendre l'investissement portuaire qui connaît une crise sans précédent depuis 1945. Et certains risquent de s'en servir à des fins politiciennes avant les régionales. Mais face à cela, le droit du peuple palestinien doit être préservé."
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