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Et le peuple syrien ?

Publié le par Daniel Sario

Et le peuple syrien ?

Par Jean-Paul Piérot

La crise syrienne est-elle en passe de devenir la rampe de lancement d’une troisième guerre mondiale ? À ce stade de l’internationalisation du conflit et du drame humanitaire, cette question monte dans les opinions publiques. On convoque l’histoire du XXe siècle, de l’attentat de Sarajevo, prélude à la guerre de 1914-1918, à l’appel de Vladimir Poutine en faveur d’une grande coalition, « comme celle qui se constitua contre Hitler ». Comparaison n’est pas raison, mais une chose est sûre : quatre ans après les manifestations en faveur de la démocratie, auxquelles Bachar Al Assad resta sourd, « la solution échappe désormais aux Syriens », déplore un dirigeant des forces kurdes qui ont libéré une partie du territoire de l’emprise de l’« État islamique » (« EI »).

Alors que les monarchies du Golfe mènent une guerre contre l’Iran chiite par djihadistes interposés, que la Turquie, membre de l’Otan, veut affaiblir les Kurdes, les États-Unis et depuis quelques jours la France effectuent des frappes aériennes qui n’ont pas jusqu’alors freiné l’offensive de l’« EI ». La Russie entre dans le jeu et bombarde depuis quarante-huit heures des positions djihadistes. Loin de vouloir coordonner les opérations, Paris reproche à Moscou de frapper des « forces rebelles », en réalité des groupes du Front al-Nosra, affiliés à al-Qaida !

Il est illusoire d’envisager la fin du conflit par les frappes aériennes. L’envoi de troupes au sol ? Les États-Unis ont déjà vécu le désastre irakien en 2003 et les Russes ne sont pas disposés à revivre l’échec de leur intervention en Afghanistan de 1979 à 1989. Seul le peuple syrien est légitime pour chasser les envahisseurs au drapeau noir. Pour y parvenir, l’armée syrienne, les forces kurdes, l’opposition démocratique doivent pouvoir compter sur le soutien d’une large coalition internationale sur la base d’une résolution de l’ONU. Une fois la paix revenue, les Syriens pourront enfin décider eux-mêmes de l’avenir politique de leur pays.

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