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Sol Sánchez (IU-UP) : "Le mandat que nous avons, c'est qu'il n'y ait pas de gouvernement de droite"

Publié le par Daniel Sario

Sol Sanchez la députée de Madrid d'Izquierda Unida-Unitad Popular
Sol Sanchez la députée de Madrid d'Izquierda Unida-Unitad Popular

La députée de Izquierda Unida-Unidad Popular Sol Sánchez a donné une interview au journal en ligne eldiario.es dans son récent bureau du Congrès des députés (Parlement) où elle avance le travail sur les documents des négociations qu'elle et son parti mènent avec le PSOE. Sol Sánchez analyse ces entretiens et les possibilités qu'elles puissent fructifier, ainsi que la dernière proposition de Pablo Iglesias.

Vous avez déjà tenu plusieurs réunions avec le PSOE pour négocier un possible soutien à l'investiture de Pedro Sánchez, comment se déroulent les discussions?

Elles sont cordiales. Il y a des avancées mais pour le moment nous avons seulement eu des prises de contact pour examiner les dispositions générales du dialogue pour une investiture. Pour le moment il ne s'agit que de çà. Notre base ce sont les 16 points. A la seconde réunion ils ont approuvé neuf de ces points. Pour le reste on négocie pour voir jusqu'où on peut aller, parce que, par exemple, une chose est de dire qu'on veut une loi électorale plus proportionnelle et une autre d'en définir le modèle exact,

Ce lundi vous avez informé d'un rapprochement sur 12 points. L'accord est proche?

L'idée était de se reconcentrer sur ce que nous sommes en train de négocier, distinguer l'essentiel et voir s'il y a des possibilités de parvenir à un accord. Nous le croyons possible. Je sens possible d'obtenir quelque chose de digne à présenter à nos bases pour qu'elles le votent.. Mais c'est vrai que les négociations peuvent tourner à tout moment dans un autre sens.

Vous pourriez conclure l'accord ce mercredi ? (1)

Il me paraît très difficile que nous y parvenions en seulement 48 heures.

Sur quelques points le document du PSOE est plus déclalaratif qu'autre chose ?

Pour ce qui nous concerne, nous ne sommes pas en train de discuter d'un programme de gouvernement mais d'un pacte d'investiture. S'il nous était donné d'avancer dans les discussions et qu'il y ait un autre accord envisageable, il faudrait alors faire une seconde consultation de nos bases pour aborder la phase postérieure à l'investiture.

Ces points qu'a accepté le PSOE, sont-ils suffisants pour que les députés d'Izquierda Unida-UP votent en faveur de l'investiture de Pedro Sánchez ?

L'idéal ce seraient les seize. Il faut continuer à parler parce qu'il y a des choses très concrètes sur la table comme l'article 315.3 du Code pénal (1). Par exemple, nous voulons, nous aussi, une complète réforme du travail.

Dans le document du PSOE on parle d'abroger la réforme du travail du Parti Populaire mais pas celle de 2010 du PSOE. Cela vous va ?

Il est clair qu'il faut aller plus loin, encore que pour appuyer une investiture, au mieux avec çà et une réforme, ça nous va. Nous nous réunissons toutes les semaines avec des personnels de différentes entreprises où sont tombés des licenciements collectifs définitifs (ERE) et d'autres temporaires (ERTE) alors que ces entreprises réalisaient des bénéfices. Avec l'abrogation de la dernière réforme du travail Il y aura un coup d'arrêt aux licenciements.C'est une mesure phare que nous ne pouvons pas laisser passer car elle aurait de rapides conséquences.

Pedro Sánchez affirme dans un entretien à eldiario.es que celui qui promettrait de récupérer le licenciement de 45 jours sur un an de travail ment. Il entre dans vos revendications de récupérer les 45 jours ?

Nous verrons bien jusqu'où nous mènent les négociations, ce qu'il nous semble à nous et ce qu'en pensent nos bases. Pour nous cette récupération du chômage à temps partiel est évidente, parce que nous comprenons que c'est un droit et que ne pas abandonner cette loi ne permettrait pas de retrouver l'emploi. Mais çà ne dépend pas seulement de nous.

Il y a d'autres mesures dans ce document du PSOE qui se heurtent à ces 16 points approuvés par les organes de IU. Par exemple la hausse du Salaire minimum interprofessionnel (SMI) que le PSOE veut faire mais en plus de temps. Y a-t-il une marge d'accord ? (2)

Il s'agit là d'un bon exemple de ce qu'il faut négocier. Nous demandons 20% d'augmentation dans une législature et eux quelque chose de plus progressif. En plus, nous souhaiterions l'ajuster à hauteur du SMI moyen de l'Union européenne. Il y a des différences mais aussi des similitudes. Nous allons nous asseoir et voir entre ce que moi je te propose et ce que toi tu dis, et jusqu'où nous pouvons arriver.

Quoi qu'il en soit le résultat de la négociation sera-t-il présenté à vos bases ou seulement dans le cas où l'équipe des négociateurs d'IU pensera être parvenu à un résultat digne et présentable?

Le filtre c'est la négociation elle-même. Notre rôle est de la soumettre ensuite à consultation. Car, en plus il y a rapprochement dans les négociations.

Le délai que vous avez pour négocier n'est pas non plus très long. Quand jugerez-vous que vous avez un accord que vous pouvez soumettre à la consultation?

Nous avons fait quelques consultations primaires et établit un programme de contre-la-montre aux cours d'une campagne héroîque et ereintante. Je crois que ça va continuer sur la même dynamique. Nous tentons que l'information fuite pour que les gens se fassent une idée sur la façon dont évolue le processus, car au final il nous faudra faire d'une semaine sur l'autre.

Le PSOE négocient en plus avec d'autres groupes, et parmi eux Ciudadanos. Un accord avec le parti d'Albert Rivera et avec le votre serait-il compatible?

Il est clair que dans notre programme nous défendons les intérêts des classes populaires et des travailleurs. Et c'est en fonction de çà que nous négocions avec le PSOE. Il m'étonnerait beaucoup, beaucoup, de parvenir à un accdord qui pourrait égaement satisfaire Ciudadanos. A mon avis, c'est plus que difficile. Nous sommes aux antipodes avec Ciudadanos.

Cela dit les positions parlementaires de Pedro Sánchez impliquent qu'il doit compter sur Ciudadanos et sur vous. Son intention c'est que vous votiez tous les deux pour lui.

C'est sûr qu'il doit maintenant la jouer fine. Peut-être qu'à la fin Ciudadanos mettra quelque chose de côté. Nous, nous ne négocions pas avec eux, mais eux savent à quoi renonce chacun

Sánchez a ouvert les portes de son gouvernement à vous et à d'autres formations, êtes-vous disposés à l'intégrer ?

Ce serait un niveau supérieur de l'accord, avec un programme plus abouti et nous devrions organiser pour cela une seconde consultation de nos bases. Si Pedro Sánchez répond favorablement à notre programme électoral....mais je crois que ce ne sera pas le cas, c'est de la politique fiction.

Cette possibilité vous ne l'avez pas proposé lors des discussions ?

Non, nous n'avons pas voulu parler de ministères. Ce qui n'est pas possible pour nous c'est de parler de ça sans avoir résolu le préalable. Une politique de droite contre cinq ministères nous n'en voulons pas..

Qui vous fait croire que le PSOE appliquera l'acccord d'investiture ?

Quel est le plan B ? Le mandat que nous détenons c'est qu'il n'y ait pas un gouvernement de droite. Mariano Rajoy est le principal responsabe de tous ces épisodes de corruption en tant que leader du parti. En outre, il faut mettre en place un coupe-feu aux politiques néo-libérales de dérégulation sauvage mises en route par le PP. Et davantage encore, il faut établir des délais, une organisation, des engagements d'exécution, ce qui, en plusieurs autres occasions, ne s'est pas fait. A un moment donné tu n'as pas d'autre choix, et s'il y a des manquements ils pèseront sur celui qui a failli.

La proposition qu'a présenté Pablo Iglesias ce lundi est-elle le plan B ?

Ainsi soit-il ! Il faut s'asseoir et rapprocher les positions. Pas plus le PSOE que Podemos ne sont les porte-paroles de notre projet. C'est bien que les uns et les autres comptent sur nous. mais nous sommes seuls à pouvoir décider. Nous devons examiner leur proposition sans qu'il soit suffisant qu'ils la présentent pour que nous l'adoptions. Ce qu'il faut faire, c'est s'asseoir et négocier.

Iglesias a commencé à mettre des dates à ces réunions.

Nous continuons à dire la même chose : d'abord les problèmes et leurs solutions. Ensuite, le gouvernement.

Vous ne craignez pas de perdre le dernier mot dans la négociation si vous laissez ainsi clairement entendre que vous ferez tout pour que la droite ne gouverne pas ?

Non.Tenter tout ce qu'il faut pour que la droite ne gouverne pas ne signifie pas avaler des roues de moulin. Que ne gouverne pas la droite signifie qu'il n'y ait pas de politique de droite.

J'insiste cependant : comment pouvez-vous assurer que cela ne se produise pas? Comment pouvez-vous affirmer que ne se répète ce qu'il est arrivé lors de la législature 2008/2011?

Par conséquent, nous voulons que l'accord ait des délais d'exécution et des engagements sérieux. Ce que nous ne pouvons pas faire c'est braquer quiconque pour qu'il respecte sa parole, mais nous pouvons nous garantir du mieux possible..

Cette fin de semaine sont organisées à Madrid, les journées sur le plan B européen, avec Varoufakis, Lafontaine, Susan George et d'autres. Particioerez-vous à ce travail? En quoi consiste ce plan B pour l'Europe?

L'intention est de le construire entre toutes celles et tous ceux qui voudront le mener à bien au cours de ces journées. Nous sommes très concentrés sur la question nationale mais il faut replacer la politique nationale dans un contexte plus large. Nombre de choses ne se décident pas ici mais à Bruxelles, et d'une manière très peu démocratique. Le fin mot du plan B c'est de démocratiser l'Europe. Ce qui se produit aussi bien dans qu'au delà des frontières européennes est insoutenable, et les problèmes que nous avons ne peuvent pas être solutionnés dans le cadre national. L'Europe rêvée par les européistes ressemble aujourd'hui à pas grand chose.

Notes :

1. Cet interview a été publié lundi.

2. Comme il n'existe pas de SMIC européen, il est probable que Sol Sanchez évoque la moyenne des SMIC des 22 états sur 28 de l'UE où il existe. En janvier 2015, le SMIC oscillait entre 184 euros brut par mois en Bulgarie et 1 922 euros au Luxembourg. Le SMI est de 785 € en Espagne.
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