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Loi travail : Valls et Hollande ont échoué à retourner l’opinion

Publié le par Daniel Sario

Nous étions quelques uns en revenant de la manifestation de Montpellier à nous interroger jeudi sur l'état de l'opinion pulique à propos de la bataiile contre la loi El Komry. Les sondages ont livré le soir même que "Six Français sur dix désignent le couple exécutif comme principal responsable des tensions actuelles". Voici un article édifiant d'Isabelle Ficek paru dans Les Echos

Cruciale, la bataille de l'opinion paraît, aujourd'hui, mal engagée pour l'exécutif. Selon un sondage Ifop pour RTL publié jeudi, six Français sur dix (62 %) estiment le mouvement social contre la loi travail « justifié. » De même, près de six sur dix (59 %) désignent François Hollande et Manuel Valls comme « principaux responsables des tensions sociales actuelles », d'après une enquête Elabe publiée mercredi.

Et si l'Euro était perturbé par les mouvements , le principal responsable, pour 61 % des personnes interrogées, serait « l'inconséquence du gouvernement qui aura pris de gros risques en voulant passer en force (49-3) sur la loi travail », relève un sondage Odoxa publié mercredi.

Mauvais signal également pour le gouvernement, « il n'y a quasiment pas d'érosion du soutien au mouvement après les blocages de raffineries alors qu'il parie sur le retournement de l'opinion et la hausse du mécontentement à cause du blocage » relève Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l'Ifop, qui a mesuré ce soutien avant et après les blocages de raffineries. Ce dernier souligne d'ailleurs qu'en 2010, lors des mobilisations contre la réforme des retraites, le blocage des raffineries n'avait pas, non plus, eu d'effet majeur sur l'opinion.
L'impression négative est restée, malgré les ajustements.

L'impopularité massive du gouvernement

Car ce qui pèse plus lourd, aujourd'hui, est « l'impopularité massive du gouvernement », explique Jérôme Fourquet. Une impopularité qui, jusqu'ici, est plus forte que la désapprobation des méthodes de la CGT. Et puis alors qu'en 2010, le gouvernement avait « en partie gagné la bataille de l'opinion sur la nécessité de réformer les retraites », analyse le sondeur, là, sur la loi travail elle-même, il l'a « perdue très tôt, avec la première version du texte », souligne Yves-Marie Cann chez Elabe.

Et l'impression négative est restée, malgré les ajustements.« Faciliter les conditions du licenciements pour faciliter l'embauche, cela ne passe pas auprès des actifs », ajoute-t-il. « Il y a un texte qui fait peur, mais aussi toute la rancoeur accumulée avec une série d'abandons et de reniements sur le quinquennat perçus comme de la trahison », ajoute Jérôme Fourquet.
Selon Elabe, 69 % des Français souhaitent le retrait du texte pour éviter un blocage. Le ratio monte à 86 % chez les sympathisants du Front de gauche, mais aussi à 77 % chez ceux du FN ; à 80 % chez les sondés qui ne déclarent pas de préférence partisane, et à 54 % chez ceux de la droite et du centre. Les sympathisants PS sont à peine 54 % à estimer que le gouvernement ne doit pas retirer le texte

Fort clivage gauche-droite

Toujours selon Elabe, une très courte majorité de Français (52 %) n'approuvent pas les actions menées pour s'opposer au projet de loi travail. Ceci, avec un fort clivage gauche-droite puisque 75 % des sympathisants de la droite et du centre ne les approuvent pas et 54 % de ceux de gauche approuvent. Mais, sans surprise, le clivage à gauche est fort également : 78 % des sympathisants Front de gauche approuvent et 34 % (seulement ou tout de même) au PS aussi. D'où, entre l'exécutif et la CGT, les échanges d'amabilité sur un « syndicat minoritaire » (dixit Manuel Valls) et le président qui « n'a plus la majorité » (dixit Philippe Martinez).

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