Santé : hostilité générale à la loi Bachelot
Des milliers de médecins et de personnels des hôpitaux publics ont manifesté aujourd'hui (jeudi) dans plusieurs villes de France pour réclamer des moyens pour les hôpitaux et le retrait du projet de loi Bachelot actuellement débattu à l'Assemblée nationale (1).
Tous les rassemblements exigent le retrait de la loi Bachelot. "Cette loi, avec les regroupements d'hôpitaux et l'ouverture des missions de service public aux cliniques privées, va mettre les établissements publics en difficulté" a souligné Nadine Prigent, responsable nationale Cgt de la santé, en précisant qu'en "période de crise , ce n'est vraiment pas le moment".
"Il y a 20.000 suppressions prévues" a indiqué Michel Dru, l'un des responsables d'un syndicat d'anesthésistes, déplorant que "la loi Bachelot n'ait qu'une logique financière et pas médicale". Il a aussi regretté des mesures insuffisantes pour renforcer l'attractivité des carrières à l'hôpital face aux rémunérations plus élevées offertes aux médecins dans les cliniques.
La suppression des hôpitaux ou de services hospitaliers jugés non rentables, dans certaines petites ou moyennes agglomérations est également condamnée. Cette politique est en tout cas jugée incompatible avec les déclarations gouvernementales visant à lutter contre les déserts médicaux.
Quoiqu'il en soit, cette réforme, comme d'autres, suscite une levée de boucliers très large. Ainsi, selon un sondage Ifop réalisé à la demande du Quotidien du Médecin, 70% des médecins portent un jugement négatif sur le projet de loi "Hôpital, Patients, Santé, Territoires" actuellement discuté par les députés. 22% des opinions de ces médecins sont même carrément très négatives. Du jamais vu dans ce corps professionnel.
(1) Voir notre article du 13 février : "la loi Bachelot met en péril la santé et l'hôpital