Un grand pas vers une grande agglo du Bassin de Thau

Enfin une bonne nouvelle ! En se prononçant mercredi soir pour une fusion avec la Communauté de communes du nord du Bassin de Thau, les élus des communes du sud de l'étang viennent de couper l'herbe sous les pieds des partisans de l'absorption dans la communauté d'agglomération de Montpellier en proposant un cadre juridique d'accueil à toutes les communes qui choisiront la cohérence territoriale et l'indépendance. En outre, le Préfet de région qui doit délibérer le 8 août dispose désormais d'un cadre légal et d'une volonté majoritaire pour rendre un avis consensuel.

Les élus de la Communauté d'agglomération du Bassin de Thau (CABT) ont lancé hier, depuis Gigean, un beau message à leurs collègues du nord de l'étang en leur tendant la main pour bâtir ensemble l'avenir de leur territoire commun. Par 23 voix pour et 16 abstentions (12 Sétois et 4 Marseillanais), ils ont ainsi décidé de faire valoir "la cohérence territoriale", plutôt que de s'abandonner aux divisions et à l'appel des sirènes montpelliéraines. Pierre Bouldoire, le président de la CABT, a résumé le contexte de cette réunion : "cette délibération est rendue nécessaire par celle adoptée en mai dernier par la communauté d'agglomération de Montpellier (CAM) qui souhaite elle aussi fusionner avec la CCNBT. Ce rapprochement remettrait en cause l'unité territoriale du Bassin de Thau".
Avec cette délibération, le Préfet de région, Claude Balland, dispose désormais d'une base solide pour rendre un avis favorable à une grande communauté d'agglomération du Bassin de Thau. Un avis qui n'en serait pas moins conforme à la volonté majoritairement exprimée par les communes du Bassin de Thau comme un rapide décompte permet de le vérifier. Huit conseils municipaux se sont prononcés pour la fusion des Communautés du Bassin de Thau (Frontignan, Balaruc-les-Bains, Balaruc-le-Vieux, Mireval, Vic-la-Gardiole, Gigean, Montbazin et Loupian), deux autres préfèrent l'intégration dans la Communauté d'agglomération de Montpellier (Mèze et Villeveyrac), deux communes se sont abstenues (Sète et Marseillan) tandis que deux autres ne se sont pas encore prononcées (Poussan et Bouzigues).
Enfin, Claude Balland n'ignore pas les arguments juridiques qui rapprochent les communautés sud et nord du Bassin de Thau, notamment le Scot (Schéma de cohérence territoriale) mais aussi le Schéma de mise en valeur de la mer,  tout autant que les divers contrats de baie signés pour l'aménagement et la protection de l'étang. Comme l'a souligné Pierre Bouldoire qui s'est préoccupé de toutes ces questions : "ce serait bien la première fois en France que deux communautés de communes qui partagent le même périmètre du SCOT se désuniraient".
Le 8 août, on saura à quoi s'en tenir sur le devenir du Bassin de Thau, tout en sachant, et ça peut peser dans la balance, que la droite sétoise et marseillanaise est surtout favorable à un rapprochement avec la communauté d'agglomération d'Hérault Méditerranée (Agde, Pezenas, ...). Celle-ci est présidée par Gilles D'Etorre, le député UMP de la 7ème circonscription, lequel a déployé beaucoup d'énergie auprès d'Alain Marleix, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur chargé du redécoupage des circonscriptions, pour que le territoire de "son" agglo corresponde au dessin de la nouvelle7ème circonscription. Alors...