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Balaruc-les-bains : la musique, le chant et la danse, ce message universel (carnet n°3)

Publié le par Daniel Sario


Sévillanes, fandangos et rumbas en boucle près de la bodega

La soirée de samedi a été chaude -surtout du côté de la bodéga-, tout en restant très conviviale. Beaucoup de monde s'est déplacé dans l'espèce d'amphithéâtre naturel qu'offre le parc Charles de Gaulle transformé en Campo de Fiesta pour applaudir, à la "tarde", les cavaliers et cavalières d'Olivier Boutaud et leur savant art du dressage  des Andalous. En Espagne, mais surtout en Andalousie, le cheval est le compagnon de l'homme et du toro, ce qu'Olivier Boutaud nous donnera à voir un peu plus tard avec des démonstrations du travail dans les ganaderias, pique à la main. Au passage, je réussis à éviter une conversation avec un aficionado martelant que  l'Andalou est de pure race espagnole quand aucun historien ni spécialiste du cheval ne s'accordent sur son origine. La plupart  considèrent qu'il est le produit de multiples croisement avec l'Arabe par l'intermédiaire du poney, tandis que d'autres font référence à l'arrivée en espagne par voie maritime de 2.000 juments  numides de Carthage. Quant à la race pure, cette notion m'a toujours paru aussi erronée que malsaine.
Vers 18h, la foule s'est progressivement rapprochée de la bodega du Cercle andalou ou danseurs et danseuses se livrent à de frénétiques sévillanes, fandangos et autres rumbas. Comme vous le remarquerez sur la photo  ci-dessus, il n'était pas facile de s'approcher pour profiter du spectacle. Quelques heureux prévilégiés, parmi lesquels "Marmotte", sa mère et sa famille avaient sans doute dormi là pour être sûr que personne ne viendrait  voler leurs places près du parquet de danse. A quelques mètres de là, un verre à la main près du comptoir en bois, une bande de joyeux lurons font semblant de ne pas s'être vus depuis longtemps. Je ne citerai pas de noms puisqu'il s'agit d'amis qui se reconnaîtront. Pendant ce temps, Brigitte Lanet-Matéo, telle un derviche tourneur, ne s'arrête pas de danser. Depuis ce main, elle danse, mais c'est à ça, paraît-il, qu'on reconnaît les vraies espagnoles . Un que je plains, c'est Gérard Franco (rien à voir avec le Caudillo), qui ne put jamais tout à fait commencer ou finir son tour de chant en raison de la proximité de la grande scène où la chorale et les musiciens du "Chant général' font des essais de son. Heureusement que Gérard a de l'humour et le public de la patience.
De la patience mais aussi de la correction,  comme les spectateurs qui attendirent le départ d'une ambulance venue secourir une personne, pour entendre -apprécier, dirons-nous plutôt-, l'interprétation du Chant Général de Pablo Neruda et Mikis Theodorakis par les 45 choristes des Chants de Thau et les quinze musiciens dirigés par Antoine Allemand. La nuit était déjà bien avancée sur la grande scène quand le chef d'orchestre donna le premier coup de baguette. A ce moment  là, l'ami Patrick Gregogna, maître d'oeuvre avec son service municipal de cette semaine espagnole, pu commencer à 'traquer", lui qui préfère tenir un micro qu'un cornet de glace, et qui jouait  sa crédibilité sur ce spectacle. A ses côtés, aux manettes du son et des éclairages, Stéphane Martin flanqué d'Angel Girones ne la ramenaient pas plus. Finalement, le plus mauvais, ce fut votre serviteur qui ne réussit pas à tirer une photo convenable de cet immense moment. Les autres, tous les autres, furent épatants. Jusqu'au public qui rappela les artistes et quitta El Campo de Fiesta sur le sirtaki de Zorba le Grec interprété par le bouzoukiste Nicolas Syros. C'est Mikis Theodorakis qui aurait apprécier cet instant lui qui confère à cet instrument une musicalité universelle. Universalité du chant, de la danse et de la musique pour beaucoup de fraternité et d'humanité, voilà ce que je me disais tard dans la nuit quand je décidai de lever l'ancre sans trop m'attarder à la bodega encore allumée. La derviche tourneur s'était arrêtées.
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