Il existe des solutions au conflit Molex

Publié le 11 Août 2009 par Daniel Sario

Catégories : #politique

Le juge des référés du tribunal de grande instance de Toulouse a estimé "illégale" et a rejeté la demande de l'équipementier automobile américain Molex qui disait souhaiter fermer provisoirement l'usine de Villemur-sur-Tarn par mesure de sécurité. Les 283 salariés de Molex pourront donc reprendre le travail et envisager désormais de nouvelles perspectives pour une solution industrielle. Ils ont rendez-vous le 25 août avec le ministre de l'Industrie.
Le juge des référés du TGI de Toulouse a jugé "illégale" la décision de la direction américaine de Molex de vouloir fermer le site de Villemur-sur-Tarn où sont employés 283 salariés. "Provisoirement" disait-elle,ce qui était constesté par les employés, les syndicats et le comité d'entreprise qui y voyait là une manoeuvre vers une fermeture définitive. Cette décision va permettre aux salariés qui après plusieurs jours de grève avaient décidé jeudi dernier de reprendre le travail, d'envisager de nouvelles perspectives de reprise industrielle du site.
En effet, selon l'avocat du Comité d'entreprise de Molex, Jean-Marc Denjean, le principal frein à la résolution du conflit est la réticence de l'entreprise à se soumettre à une analyse financière. Il précise : "toutes les procédures ont été suspendues par le tribunal de grande instance de Toulouse parce que le cabinet d'expertise n'avait pas eu accès à toutes les pièces du dossier financier de Molex. le CE ne pouvait donc pas objectivement émettre un avis sur un éventuel plan social". A l'heure actuelle, aucun licenciement n'a été prononcé et aucun plan social programmé. La législation française oblige l'employeur à soumettre les comptes de l'entreprise à une expertise compable. Le comité d'entreprise, qui représente les salariés, a ensuite 28 jours pour émettre un avis sur le rapport de l'expert. Ce n'est qu'à cette échéance que le plan social peut être déclenché par les dirigeants.
Mais, on s'est peut-être éloigné d'une telle alternative négative. En effet, aux déclarations péremptoires des dirigeants américains de Molex qui expliquent à qui veut les entendre que l'entreprise n'est "pas viable" tout en refusant de communiquer leur comptabilité, d'autres sons de cloche répondent le contraire. "A Villemur, l'entreprise a été bénéficiaire sur l'ensemble des douze mois en 2007 et 2008. une situation qui fait de Villemur une des usines de connectique automobile les plus performantes du groupe Molex dans le monde" souligne le cabinet Syndex en charge de l'expertise des comptes du groupe.
Cet expert précise, de surcroît, que "le site resterait viable si PSA, premier client de Molex en Europe pour la partie automobile, et dans une moindre mesure renault, imposaient à Molex que la moitié de leurs commandes en Europe soient exécutées par l'unité de production de Villemur". Certes, encore faut-il que la pression soit suffisamment forte pour que les constructeurs automobiles décident de se mettre d'accord. "C'est aux politiques de faire ce travail" insistent les salariés de Molex en préparant la rencontre qu'ils doivent avoir le 25 août avec Christian Estrosi le ministre de l'industrie. C'est pas gagné mais le combat possède désormais un horizon dégagé.