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Lakshmi Mittal, maître des forges qui lamine l’emploi

Publié le par Daniel Sario

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Lakshmi Mittal

Le gouvernement a jusqu'à samedi pour trouver une solution de reprise du site de Florange et se mettre d'accord avec ArcelorMittal, sans quoi ce dernier compte fermer définitivement les hauts fourneaux. 


" Extremely shocked ! " Depuis sa somptueuse résidence londonienne de Kensington Palace Gardens, l’allée des milliardaires, Lakshmi Mittal a crié à l’outrage après les propos d’Arnaud Montebourg dénonçant le comportement du roi de l’acier qui n’a respecté aucun de ses engagements sur l’avenir du site sidérurgique d'ArcelorMittal à Florange. Plus que les mots (le ministre du Redressement productif n’avait pas été moins sévère à l’encontre de Philippe Varin, le patron de PSA, qui n’a pourtant pas renoncé à la fermeture de l’usine d’Aulnay), l’homme le plus riche d’Angleterre craint que, cette fois-ci, poussé par la colère débordant largement de la vallée de la Fensch, le gouvernement français ne se contente plus de se payer de paroles.


Fils d’un industriel indien du Rajasthan, qui dans les années cinquante rachetait à vil prix des aciéries au bord de la faillite, Lakshmi Mittal fit ses premières armes dans une usine indonésienne sous la dictature de Suharto. Parvenu à la tête de la Mittal Steel Company, l’homme d’affaires a avalé des hauts-fourneaux et a fait passer les emplois au laminoir sur tous les continents, des décombres de l’industrie lourde de l’ex-Union soviétique au Mexique et jusqu’à Chicago. En Grande-Bretagne, on n’a pas oublié l’intervention de Tony Blair en 2002 auprès des autorités roumaines pour qu’une entreprise privatisée tombe dans l’escarcelle du groupe Mittal, au prix de généreuses royalties dans les caisses du Parti travailliste.

30 milliards de fortune. À partir de 2006, avec l’OPA réussie sur Arcelor, le milliardaire et sa famille sont à la tête du premier groupe sidérurgique mondial (260 000 salariés dont vingt mille en France). La fortune personnelle de Lakshmi Mittal approche les 30 milliards de dollars. La chronique people relèvera les fastes du mariage de sa fille en 2004 au château de Versailles, qui lui coûtera la bagatelle de 55 millions d’euros. La chronique sociale retiendra la désolation des vallées mosellanes, la répression antisyndicale, autre spécialité de l’homme de fer. Entre l’investissement productif et l’acharnement mis pour verser jusqu’à 30 % des bénéfices aux actionnaires (dont la famille Mittal tient une part prépondérante), le maître des forges a toujours choisi.

 

Pierre Laurent : "nationalisons sans indemnités". Le secrétaire national du PCF a plaidé ce vendredi pour une nationalisation de Florange sans verser d'indemnisation à la famille Mittal, propriétaire du site sidérurgique d'ArcelorMittal, qui s'est "largement servie". "Peut-être qu'il y a un accord possible, mais si on négocie un accord avec Mittal, il faut tout mettre sur la table, mettons tous les comptes sur la table (dette, dividendes...) et on verra ce qu'on doit à Mittal." Pour le sénateur de Paris, ArcelorMittal a "pillé" Florange, s'est "servi des dividendes confortables", a "endetté le groupe" et "va partir à un moment donné, alors que nous, nous aurons toujours besoin de continuer de consommer de l'acier". Le gouvernement a jusqu'à samedi pour trouver une solution de reprise du site de Florange et se mettre d'accord avec ArcelorMittal, sans quoi ce dernier compte fermer définitivement les hauts fourneaux.

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