Mélenchon, le candidat autoproclamé
Par Daniel Sario
En écrivant sur ce blog, le 26 janvier dernier, "'Le plan B de Mélenchon avec un P comme présidentielle" je n'avais pas eu besoin de consulter Elisabeth Tessier, la célèbre astrologue des salons du pouvoir. C'était écrit à l'avance comme il est d'ores et déjà prévisible que ce projet sera un échec. La candidature autoproclamée de Mélenchon n'est pas en effet une initiative susceptible de rassembler et donc de répondre à l'enjeu politique, qui, d'ailleurs, ne s'arrête pas à l'échéance de 2017.
Dans les semaines et les mois qui ont suivi l'élection présidentielle de 2012, le président du Parti de Gauche n'a jamais été capable de s'élever au dessus de sa petite formation politique, recroquevillée dans sa stratégie du coucou, et n'offrit jamais au Front de gauche une seule perspective de sublimation. Tout semblait tourner autour de son leadership et de son égo. Mitterand avait fait mieux avec la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) mais n'est pas Mitterrand qui veut, quoiqu''on pense de l'ancien président de la République.
En clair, Mélenchon n'est ni l'homme de la situation, ni l'homme de l'avenir, tout juste un supplétif socialiste en mission pour faire diversion à gauche et poursuivre dans la voie des combines politiciennes. Et d'ailleurs, la faillite du Front de gauche dont il porte une large part de responsabilité, c'est vraiment la seule chose qu'il ait parfaitement réussi ces cinq dernières années. Et cela en dépit de tout le crédit que certains, y compris à l'intérieur du Parti communiste, lui avait accordé.au départ. Jean-Luc Mélenchon n'est pas un rassembleur parce qu'il ne sait pas rassembler. C'est un intempestif brouillon et sectaire.
Aujourd'hui, il appartient aux communistes de prendre de la hauteur pour se déterminer sur la stratégie de l'avenir et se confronter aux véritables défis, à savoir la recherche d'une alternative concrète à un système capitaliste en crise structurelle certes, mais, de ce fait, toujours plus broyeur de vies humaines, de richesses naturelles et d'espoirs de progrès. Le fascisme est une corde de plus à son arc mais aussi un leurre qui permet nombre de recombinaisons avec autant d'impasses à des solutions novatrices et émancipatrices. L'urgence est donc aussi et surtout sur le terrain de la réalité sociale et des luttes à construire ou à soutenir.
Le congrès du PCF doit débattre de toutes ces questions, sur le fond, avec les outils qui sont les nôtres, sans nous laisser impressionner par les agitations de certains (Mélenchon n'est pas le seul). La solution viendra d'un projet collectif et non d'un ralliement à un homme providentiel, ou pas.