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L’éventualité de nouvelles élections relance le débat de la convergence Podemos-IU

Publié le par Daniel Sario

Alberto Garzón (IU), Xavi Domènech, Ada Colau (En Comú), Pablo Iglesias, Íñigo Errejón y Carolina Bescansa Álvaro Gago (Podemos)
Alberto Garzón (IU), Xavi Domènech, Ada Colau (En Comú), Pablo Iglesias, Íñigo Errejón y Carolina Bescansa Álvaro Gago (Podemos)

Aux voix qui demandent que s’initie une convergence des forces de gauche face à des élections anticipées de plus en plus inévitablesvient s’ajouter celle d’une des personnalités parmi les plus influentes : Ada Colau. La maire de Barcelonne demanda ce lundi à Madrid un « gouvernement de changement » et, en cas d’échec de cette option, plaida pour une entente entre Podemos et Izquierda Unida : « je comprends que c’est difficile, mais c’est un désir majoritaire que s’élargissent les convergences » a indiqué Colau en présence de Pablo Iglesias, Íñigo Errejón, Alberto Garzón, de représentants de En Comú et de En Marea, ainsi que d’élus de la mairie de Madrid et de l’Assemblée régionale d’autres partis, comme le PSOE.

Colau s’ajoute ainsi au débat ouvert par le député de Izquierda Unida qui, dans un entretien au journal en ligne eldiario.es, prévenait qu’en cas de nouvelles élections « l’unique façon de dépasser le PSOE c’est le regroupement des forces de gauche ». Au message de Colau il fut répondu peu après, tant par Podemos que par Izquierda Unid. Íñigo Errejón, le numéro 2 de Podemos dit que son parti a « la main tendue » tandis qu’Alberto Garzón le dirigeant d’Izquierda Unida, confirma que les paroles de Colau vont « dans les sens de ce que nous voulons défendre ».

Se finissent là, au moins en apparence, les coïncidences. Íñigo Errejón défendit la « transversalité » comme la « feuille de route gagnante pour construire une majorité nouvelle qui va au-delà des indentités ». Le second de Podemos insista déjà sur cette idée en mars, dans le même journal. Dans l’entretien, Errejón donna une réponse plus ample moins catégorique en insistant sur le rejet d’une « coalition électorale » ou de la « soupe de sigles ». « Dans cette identité politique nouvelle y-a-t’il beaucoup de composantes, personnalités et traditions de IU qui peuvent s’ajouter ? J’en suis convaincu » trancha-t-il.

Alberto Garzón, pour sa part, maintient sa position pour une collaboration uniquement électorale à l’échelle nationale –et sous forme de coalition-, bien que les convergences galiciennes et catalanes ne sont pas remises en question malgré l’absence d’accord établit. Le député d’Izquierda Unida appelle au « respect » entre les forces et assure que si Podemos insiste sur « l’absorption » il n’y a rien à dire. Dans l’entretien au Diario.es, il entend la transversalité défendue par Errejón comme « un instrument réformiste parce qu’il reste dans les limites du capitalisme ». « Il conduit toujours à la modération », affirme-t-il : « Ceux qui défendent la transversalité sont allergiques à des positions plus radicales. Nous notions avant le 20 décembre qu’à Podemos gagnait la thèse que de se ressembler avec la gauche diminuait les votes et qu’il fallait aller vers d’autres chemins. Ce sont eux qui ont le différend.»

Les difficultés sont donc connues et ce sont les mêmes qu’avant le 20 décembre. « Ce n’est pas facile » reconnaît Ada Colau dans son discours : «‎ Les processus doivent être respectés, mais le moment venu nous devons faire l’effort maximum pour rassembler les forces, ce serait positif qu’elles puissent s’ajouter ». La maire de Barcelone conduit de fait le processus pour qu’En Comú se convertisse en un sujet politique permanent qui agglutine sous une forme juridique unique Podem, EUiA et Barcelona en Comú, en plus d’autres mouvements connexes. Colau plaide pour « rééditer » la liste qui s’est imposée en Catalogne pour les élections générales « et si la formule peut être améliorée et puissions avoir un groupe propre ce serait bien d’explorer ».

Mónica Oltra, la vice-présidente de la Généralité de Catalogne, s’est prononcée dans le même sens et indiquait aussi ce lundi qu’elle ne voyait pas de raison « pour ne pas répéter » avec Podemos dans le cas d’un nouveau scrutin. La différence entre les mois précédents le 20 décembre et la convocation électorale prévue pour le 26 juin c’est qu’il s’est déroulée un travail parlementaire sur lequel les députés des différentes forces politiques ont collaboré : Podemos, Equo (1), IU, EUiA (2), ICV (3), Anova (4), EU (5) et des indépendants. Cela a été souligné par AdaColau elle-même dans son discours : « Ces mois au Parlement ils ont démontré que si nous sommes tous ensemble, c’est mieux ».

Une déclaration qui se rattache avec une réponse de Íñigo Errejón du 5 avril dernier. Lors d’une conférence de presse suivant une assemblée des porte-paroles, celui-ci affirma : « la transversalité n’exclue personne, pas plus que de possibles accords ou alliances ponctuelles. Nous avons réalisé cinq millions de votes qui viennent d’horizons très différents. Il faut continuer dans cette direction pour amplifier cette volonté populaire de changement avec des gens qui viennent d’endroits très différents. Et quand je dis différents, j’inclus nombre d’options avec celles effectives du travail parlementaire déjà réalisées dans le cadre d’une pratique coopérative. Ce n’est pas une option d’exclusion. Notre volonté est d’additionner ».

La décision, en cas de répétition du scrutin, devrait se prendre dans un petit plus d’un mois : le 13 mai est la date limite pour enregistrer les coalitions. Une semaine après les candidatures si au final la formule juridique était autres.

Notes
  1. Equo : Parti politique espagnol créé en 2011. Il adhère depuis mai 2013 au Parti vert européen.
  2. EUiA : Esquerra unida i Alternativa. , parti politique catalan fondé en 1998. Opère comme référent du parti Izquierda Unida (d'inspiration communiste)
  3. ICV : Initiative pour la Catalogne Verts est un parti catalan d'inspiration néo-communiste et écologiste, fondé en 1987.
  4. Anova : parti politique de la Galice d'idéologie nationaliste de gauche fondé en 2012. Elle naît à partir de Encontro Irmandiño, une scission du Bloc nationaliste galicien (BNG).
  5. EU : Esquerda unida, version galicienne d’Isquierda Unida.
 
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